1. « Il a encore fait très froid cet hiver et on nous parle de réchauffement climatique ! »
Cet argument, souvent émis par les climatosceptiques, est basé sur une confusion courante entre la météo et le climat. Il est également fréquent d’entendre des phrases telles que : « comment les scientifiques peuvent prédire le temps qu’il fera dans 100 ans, alors qu’on ne sait même pas prévoir la météo à 10 jours ? ».
La météo étudie les phénomènes atmosphériques afin de prévoir le temps sur une courte durée. Elle repose sur des valeurs instantanées comme la pluviométrie, la pression atmosphérique, la nébulosité, la vitesse du vent ou encore la température.
Les climatologues, quant à eux, étudient les statistiques de variables atmosphériques sur des périodes beaucoup plus longues. Ces périodes sont généralement de 30 ans, selon la définition de l’Organisation météorologique mondiale.
Le climat s’appuie donc sur des statistiques à long terme, et il est influencé par de nombreux paramètres, comme le relief, l’énergie solaire, la circulation atmosphérique et la circulation océanique.
Une augmentation de la température sur une journée n’a pas d’incidence, tandis qu’une augmentation sur plusieurs décennies à l’échelle planétaire a un tout autre impact.
2. « Tous les scientifiques ne croient pas au réchauffement climatique »
De nombreux climatosceptiques mettent en doute l’existence du changement climatique comme une certitude scientifique. S’il existe bel et bien des scientifiques, très minoritaires, qui sont eux-mêmes climatosceptiques, leurs arguments ne sont guère solides.
Souvent, il ne s’agit pas de spécialistes du climat, et il n’est pas rare qu’ils aient un conflit d’intérêts lié à un soutien financier de l’industrie pétrolière. Ce fut par exemple le cas du géophysicien Vincent Courtillot, qui a reconnu dès 2009 que ses recherches étaient financées par les multinationales Total et Schlumberger.
De nombreuses études se sont penchées sur la question du consensus autour du changement climatique dans la communauté scientifique. Toutes les études sont parvenues à la même conclusion : depuis le début des années 1990, le consensus est d’au moins 97 %. En 2021, ce taux de consensus atteint même les 99 %, regroupant plusieurs dizaines de milliers de scientifiques spécialisés.
3. « Le climat a toujours changé, ce n’est pas la faute des humains »
Le climat est influencé par de nombreux facteurs naturels. L’orbite de la Terre, autrement dit son mouvement autour du Soleil, forme une ellipse et entraîne des variations climatiques sur des durées très importantes, d’environ 100 000 ans, avec des périodes glaciaires et interglaciaires.
Sur des périodes plus courtes, d’autres phénomènes peuvent entraîner des variations climatiques, comme les éruptions volcaniques et l’activité solaire.
Toutefois, le 5ème rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a démontré qu’à partir des années 1950, les variations de température que l’on observe à l’échelle mondiale ne peuvent plus s’expliquer par l’existence de phénomènes naturels, mais par les activités humaines.
Autrement dit, en étudiant les variations du climat sur les 100 dernières années, les scientifiques ont pu quantifier la part liée aux phénomènes naturels, et celle due aux gaz à effet de serre émis par les activités humaines. Les phénomènes naturels ont joué un rôle négligeable dans le réchauffement climatique, tandis que les émissions de gaz à effet de serre expliquent à 100 %, depuis les années 1950, le réchauffement observé.
Les modifications actuelles du climat ont la particularité d’être extrêmement rapides. En 2017, l’Organisation météorologique mondiale révélait qu’au cours des 70 dernières années, le taux de progression de la concentration de CO2 dans l’atmosphère était « presque 100 fois supérieur à celui de la fin de la dernière période glaciaire ». Par conséquent, « la teneur de l’atmosphère en CO2 n’a jamais connu de variations si brutales ».
De nombreux climatosceptiques utilisent l’argument du Moyen-Âge, durant lequel les températures auraient été plus douces. Le phénomène est avéré, et s’est produit vers l’an 1000, mais il était moins important et circonscrit à l’Europe, contrairement au réchauffement climatique actuel qui est constaté à l’échelle planétaire.
4. « Les travaux du GIEC sont orientés »
Le GIEC fait souvent l’objet de critiques de la part des climatosceptiques, qui accusent ce groupe d’experts de manquer d’impartialité et de neutralité.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a été créé en 1988 par deux institutions des Nations-Unies : le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Contrairement à ce qu’affirment certains climatosceptiques, le GIEC ne produit pas lui-même d’études, mais compile et synthétise de nombreuses études scientifiques menées de façon indépendante. Le GIEC a pour but de réaliser des rapports à partir de ces données, afin d’aider les États à prendre les décisions nécessaires.
Par ailleurs, le GIEC est un simple observateur, qui n’a pas le pouvoir de prendre des décisions politiques.
5. « C’est la surpopulation qui est responsable du réchauffement climatique »
Selon certains climatosceptiques, le véritable responsable du réchauffement climatique n’est pas le CO2, mais la surpopulation. Preuve en est, d’après eux, que certaines études ont démontré qu’en faisant moins d’enfants, on pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre et contenir le réchauffement climatique.
Certes, il paraît à priori logique qu’en étant moins nombreux sur Terre, nous émettrons moins de gaz à effet de serre. Pourtant, les richesses, qui conditionnent en grande partie les habitudes de consommation, sont loin d’être réparties équitablement.
Ainsi, selon le rapport d’Oxfam « Combattre les inégalités des émissions de CO2 » de septembre 2020, une organisation internationale qui lutte contre les inégalités, plus de la moitié des gaz à effet de serre liés au mode de consommation sont émis par les 10 % les plus riches de la planète. À l’inverse, les 50 % les plus pauvres ne sont à l’origine que de 7 % des émissions de gaz à effet de serre liées au mode de consommation.
La lutte contre le réchauffement climatique passe donc, avant tout, par un changement des habitudes de consommation.
Sources :
https://fr.cursus.edu/11921/comment-repondre-de-facon-constructive-et-effective-aux-climato-sceptiques
https://www.letemps.ch/sciences/manuel-resistance-climatoscepticisme
https://mrmondialisation.org/repas-de-fetes-la-liste-darguments-pour-contrecarrer-les-reactionnaires/
https://reseauactionclimat.org/reponses-climatosceptiques/
https://www.insu.cnrs.fr/fr/difference-meteo-climat
https://www.vie-publique.fr/fiches/274836-quest-ce-que-le-giec
https://www.ecoconso.be/fr/content/11-idees-recues-sur-le-climat-et-comment-y-repondr