En Normandie, certains enfants vont à l’école en S’Cool Bus. Il s’agit d’un transport en commun original et écologique connaissant un franc succès depuis quelques mois. Levons le voile sur cette initiative en faveur de l’environnement.
Une initiative née en 2014
En formation scientifique, un groupe d’étudiants passionnés tant par leurs études que l’environnement a décidé de mettre au point un système de ramassage scolaire n’ayant aucun impact environnemental.
C’est ainsi qu’en 2014, le premier véhicule à propulsion physique de neuf places, baptisé S’Cool Bus voit le jour. Il s’agit d’un vélo collectif à assistance électrique où chaque usager est invité à pédaler.
Il se compose de 8 places passagers et 1 conducteur. Le S’Cool Bus fonctionne grâce à 5 vitesses ainsi qu’une marche arrière et dispose d’un toit amovible pour les jours de pluie. Bien sûr, il est équipé de phares, de feux et de rétroviseurs à l’image d’un véhicule classique. Côté autonomie, il peut rouler jusqu’à 30 km. Il existe une version pour enfants, mais également pour adultes !
Un démarrage difficile…
Ce drôle de vélo a été expérimenté à Rouen (Seine-Maritime), où il n’a pas rencontré le succès escompté. L’Agglo Seine-Eure a donné une seconde chance à ces étudiants en leur proposant un contrat expérimental de deux ans à Louviers.
Pas moins de 31 000 élèves ont ainsi pu être transportés à l’école en 1 056 tournées. Le réseau S’Cool Bus fonctionnait sur 10 lignes (trois à Louviers, trois au Val-de-Reuil, une au Manoir sur Seine, une à Pont-de-l’Arche, une aux Damps et la dernière à Vaudreuil).
… Pour finalement engendrer un succès planétaire
Si l’idée a germé dans la tête d’étudiants, il s’agit aujourd’hui d’une affaire qui tourne. En effet, S’Cool Bus emploie 11 personnes à temps complet pour assurer les trajets quotidiens jusqu’à l’école. Un nouveau chauffeur vient également de rejoindre l’équipe et les dirigeants souhaitent encore accroître leur aura.
Dernièrement, c’est une demande de la métropole lilloise qui a concrétisé le succès des S’Cool Bus en manifestant le souhait d’acquérir un petit parc, dans le but de mettre en place des tournées de ramassages d’écoliers.
Le S’Cool Bus est un engin semi-artisanal. Cependant, ce mode de transport doux est en train de séduire le monde entier. Ce succès soudain a contraint les dirigeants à développer leurs produits à plus grande échelle.
Les perspectives de développement se multiplient
« Des demandes arrivent de partout. C’est pour cette raison que nous avons décidé de mutualiser nos forces avec notre ami hollandais qui fait partie de l’aventure. Il s’occupera du design et des améliorations, tandis que nous les construirons » a confié Nicolas Catarino, le gérant.
Courant 2020, l’unité de production principale se situera dans l’Agglo Seine-Eure. L’objectif sera de construire 150 S’Cool Bus par an dans leur atelier de 600 m². Pour y parvenir, ils seront équipés de 4 stations d’assemblage, un atelier mécanique, un atelier de stockage et un service R&D. Avec le nouvel atelier de production, 5 employés à temps plein sont attendus.
La phase d’homologation est en cours, mais les dirigeants restent confiants. Le contexte actuel leur est favorable grâce à la loi d’orientation des mobilités (LOM).
Une sensibilisation écologie accrue
Le succès des S’Cool Bus se traduit par la fidélité des usagers, mais pas seulement. En effet, selon l’entrepreneur, 50 % des enfants transportés sont en meilleure forme, 66 % d’entre eux ont repris une activité physique et 84 % se réveillent plus facilement.
Côté parents, beaucoup se sont montrés plus engagés envers l’écologie. Faire confiance à S’Cool Bus leur a permis de faire tomber quelques préjugés sur les modes de déplacements doux. Une ouverture d’esprit plutôt salutaire face à la situation critique du monde actuel.
Un appel de fonds pour confirmer le projet
Les dirigeants souhaitent également développer la mobilité collective dans le tourisme, dans l’univers senior, mais aussi auprès des particuliers. Une application DATA est en cours de développement afin de mieux gérer les ramassages scolaires.
L’entreprise souhaite, à terme, proposer trois services :
- le ramassage scolaire
- la vente de véhicules
- l’application
« Pour cela, nous avons lancé une levée de fonds. On sait que cela fonctionne. Il faut trouver les financements. Les feux sont au vert ! »