Les derniers rapports sur le réchauffement climatique sont alarmants. Pourtant, les actions concrètes des divers gouvernements mondiaux tardent à se mettre en place. Pour l’heure, voici quelques pistes à exploiter pour apprendre à se déplacer autrement et ainsi limiter son impact carbone.
Quelques chiffres sur l’impact des déplacements sur l’écologie
- D’ici 2030, le parc automobile mondial pourrait atteindre un milliard de véhicules (Source Ademe).
- 66 % de la consommation de produits pétroliers sont aujourd’hui utilisés par les transports (Ademe).
- Les véhicules sont responsables de 35 % d’émissions de dioxyde de carbone dans le monde (Ademe).
- Le paysage mondial est dénaturé par les infrastructures routières (Ademe).
- 6 Français sur 10 se rendent au travail en voiture avec un taux d’occupation du véhicule de 1,1 personne (Source Ekwateur).
- Les trajets maison/travail sont responsables de 15,6 % des émissions de CO2 en France (Ekwateur).
Pourquoi est-il si dur de changer nos habitudes ?
En réalité, le confort technologique dont nous jouissons aujourd’hui nous conforte dans des habitudes luxueuses. Si certaines sont inoffensives, d’autres le sont beaucoup moins. Laisser sa voiture au garage pour mettre plus de temps dans les transports en commun et côtoyer tout un tas de gens, entendre toute sorte de discussions, subir quelques odeurs et bousculades en fait partie. De plus, il faut dire que les compagnies aériennes redoublent d’énergie pour proposer des destinations toujours plus féériques à des prix toujours plus attractifs.
De même, nous avons tous pris l’habitude de prendre la voiture pour aller faire ses courses. Mais en privilégiant les circuits courts et les marchés, les aller-retour au supermarché se feront moins fréquents et le caddie pèsera moins lourd. Les transports en commun pourraient donc être une bonne alternative.
La zone de confort dans laquelle nous nous trouvons est tellement agréable qu’elle évince toutes les autres options en nous focalisant sur les points négatifs : « Le tramway est trop lent », « je n’ai pas de place assise dans le bus », etc. Mais le fait de prendre la voiture en a aussi : prix du carburant, prix des réparations, contrôle technique, assurance, embouteillages, etc. L’Homme d’aujourd’hui est presque incapable d’agir en toute sobriété. Réduire ses déplacements (surtout pour aller chercher sa baguette de pain en voiture à la boulangerie qui est à 1 km) est un premier pas vers une prise de conscience éclairée.
Prendre son temps
En réalité, c’est toute notre organisation quotidienne qu’il faudrait revoir. Il faudrait être capable de ralentir, se concentrer sur le moment présent. Nous aimons prendre le temps de boire un café, de papoter avec des collègues ou amis, de faire du shopping ou du sport.
Nous devrions aussi prendre le temps de nous déplacer. Cela n’est pas une perte de temps. Vous pouvez en profiter pour lire vos mails, un livre, appeler vos proches, prendre vos rendez-vous, chercher une recette pour savoir quoi faire à manger le soir, regarder le paysage, etc. Opter pour les transports en commun, c’est aussi accepter de prendre un peu de temps pour soi et accepter de ne pas tout maîtriser.
Comment arriver à se passer de la voiture sur les trajets courts ?
Même si cela semble complexe dans certains cas, la majorité du temps, une solution alternative peut être utilisée. En effet, il existe de nombreuses autres façons de se déplacer et ainsi, de réduire notre impact carbone. Voici quelques exemples.
La marche
Alors bien sûr, il n’est pas question de faire 10 km à pieds le matin et 10 le soir ! Sauf si vous êtes un adepte du footing et que votre entreprise est équipée de douches. Mais si votre lieu de travail se trouve à moins de 5 km de chez vous, il est tout à fait possible de vous y rendre à pied. D’ailleurs à ce sujet, la marche est le moyen de transport le plus rapide sur des distances de 2 km et moins !
La marche apporte de nombreux bienfaits à la santé et permet aussi de sortir d’une certaine sédentarité. L’OMS recommande de marcher au moins 10 000 pas par jour pour garder la forme, soit environ 1 h 30 de marche quotidienne. Les Français marchent pourtant moitié moins en moyenne, engendrant des problèmes articulaires et cardiovasculaires avérés. Elle apporte aussi une meilleure résistance à l’organisme, notamment en renforçant le système immunitaire contre les maladies métaboliques (diabète, obésité), et in fine, prolonge la durée de vie ! Marcher permet aussi d’éviter de tourner pour trouver une place et de stresser dans les embouteillages.
Le pédibus pour aller à l’école
Spécifiquement conçu pour les enfants, le pédibus n’est autre qu’un ramassage scolaire à pied, organisé par des parents d’élèves. Renseignez-vous auprès de votre mairie pour savoir s’il en existe chez vous ou vous pouvez aussi être à l’initiative de ce projet.
Le vélo
Se rendre au travail à vélo est écologique, gratuit, idéal pour la santé et agréable une bonne partie de l’année. Le vélo est un transport vert à proprement dit. Bien sûr, il existe des exceptions à la règle puisque les vélos électriques ne sont pas considérés comme tels, mais cela reste bien moins polluant qu’une voiture fonctionnant au gasoil ou à l’essence.
Les avantages sont nombreux. En plus de moins polluer, vous vous sculptez des mollets d’acier. Et puis, certaines entreprises proposent une indemnité kilométrique pour les salariés venant travailler à vélo, pensez-y !
Les transports en commun
Bus, métro, tramway, TAD, etc., sont des moyens de transports collectifs. Certes, si certains fonctionnent grâce à l’énergie fossile, d’autres sont électriques. Dans tous les cas, il s’agit d’une opportunité intéressante pour quiconque souhaiterait réduire son impact environnemental.
Un déplacement en bus ou en train permet de réduire de 3 à 4 fois son émission de GES. De plus, qui dit transport en commun, dit aussi marche, puisque les deux sont indissociables. Un double avantage pour un triple effet sur le porte-monnaie, la planète et la santé !
Le covoiturage
Système de transport assez récent, le covoiturage consiste à partager son véhicule avec des collègues (ou parfois des inconnus). Cela évite de prendre plusieurs véhicules vides pour se rendre au même endroit. À la clé, des économies de carburant, d’usure, d’émission de GES, mais cela permet aussi de tisser des liens conviviaux avec des collègues.
Qu’en est-il des longs déplacements ?
Prendre les transports en commun pour les petits déplacements est facile. Mais comment faire pour partir en vacances ? Connaissez-vous le « slow-tourisme » ? Il s’agit de partir moins souvent, mais plus longtemps pour s’immerger complètement dans son périple. Cela implique aussi d’opter pour des solutions écologiques, tant pour le transport, que pour le mode d’hébergement, la consommation, etc. Et bien sûr, de vivre au rythme de la population locale. Mais pour y arriver, encore faut-il opter pour le meilleur mode de déplacement…
Le train
Pour les déplacements nationaux, privilégiez le train. Il est loin d’être irréprochable, mais il s’agit d’un transport en commun rapide, couvrant de longues distances et étant toujours moins polluant que l’avion. Il s’agit d’un mode de déplacement à favoriser pour les familles par exemple.
Les bus
Les systèmes de bus mis en place un peu partout en France et en Europe sont économiques et un peu plus écologiques que si tous les voyageurs prenaient leur voiture ou l’avion.
Le covoiturage
Si vous êtes seul(e), le covoiturage est aussi une excellente option ! À ce titre, il n’est pas recommandé de prendre sa voiture pour faire de longues distances avec moins de 3 passagers dans l’habitacle.
L’avion
L’avion est responsable de 5 % des émissions mondiales de GES. Ne vous flagellez pas parce que vous prenez l’avion une fois par an ! Certains le prennent matin et soir ! Il suffit d’opter pour un compromis acceptable. L’avion est à éviter au maximum, mais si vous devez rendre visite à de la famille à l’autre bout du globe, il sera difficile d’imposer à vos enfants d’y aller à la rame.