130 ans que le minuscule martin-pêcheur des Philippines n’avait pas été observé. Après des années de recherches et d’observation, le biologiste de terrain philippin Miguel David de Leon a réussi à prendre de magnifiques clichés de cet oiseau très rare, dont l’espèce est menacée. L’occasion de sensibiliser le public aux dangers de la déforestation et à la nécessité de protéger ces oiseaux. On vous en dit plus dans cet article.
Le martin-pêcheur nain est très difficile à observer
Malgré son plumage multicolore (orangé, violet, des points bleus), le martin-pêcheur nain est extrêmement difficile à observer dans la nature. Non seulement à cause de sa taille, car c’est le plus petit des martins-pêcheurs forestiers philippins, mais aussi parce qu’il se déplace très furtivement, sans bruit, d’une branche à l’autre. Il est aussi très difficile de le localiser grâce à son chant, qui, selon les scientifiques, ressemble à un « ziiiip aigu » difficile à entendre et semblable à un bruit insecte.
Ceyx mindanensis de son nom scientifique a été décrit lors d’une exploration de l’île de Mindanao, dans le sud des Philippines, il y a 130 ans. Mais jusqu’ici, il n’avait jamais été photographié. Il aura fallu 3 ans de travail au Robert S. Kennedy Bird Conservancy, un groupe de huit photographes, naturalistes et conservateurs pour réussir cet exploit.
Photographier des oiseaux rares, ce n’est pas une mince affaire !
Contacté par email par le site Reporterre, Miguel David de Leon, leur a révélé la technique qu’il a utilisée pour réussir ses clichés.
« En revêtant une peau faite de feuilles de bananier et de palmier, je me rends invisible pour les oiseaux, ce qui me permet de les photographier lorsqu’ils se perchent à cinq mètres de moi »,
raconte le biologiste.
« Bien que nous étudiions ces martins-pêcheurs depuis trois ans, ce n’est que le 11 mars 2020 que j’ai pu photographier les oisillons à la sortie du nid. C’était particulièrement difficile, car le terrain est assez escarpé avec des rochers meubles. Les oisillons volent vite, même lorsqu’ils quittent le nid. Et donc, pour les photographier, j’ai dû sortir de la cachette et les suivre avec l’aide de cinq assistants de terrain sur un terrain dangereux ».
Le martin-pêcheur nain, une espèce menacée par la déforestation
« La plus grande menace pour le déclin ou la perte de nos espèces endémiques et indigènes est la perte d’habitat »,
a déclaré Miguel David de Leon à Esquire Philippines.
« En protégeant et en préservant les habitats, nous gardons intacts les cercles de vie au sein d’un écosystème. L’innombrable variété d’insectes dont se nourrissent les oiseaux, les arbustes peu attrayants dont se nourrissent les insectes, les champignons et les bactéries qui rendent le sol propice à la croissance des plantes, etc. sont tous indissolublement liés entre eux »,
a-t-il ajouté.