Une ferme maraîchère urbaine sur les toits d’un HLM à Tours
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Une ferme maraîchère urbaine sur les toits d’un HLM à Tours

Lauréat du prix européen de l’innovation urbaine « Le Monde » Smart Cities 2018 dans la catégorie Habitat, le projet « Les Jardins perchés » propose de replacer l’agriculture au cœur de la ville de Tours en implantant une ferme maraîchère urbaine sur les toits d’un HLM. Zoom sur un projet qui mêle urbanisme et écologie.

La résidence HLM « Les Jardins perchés », située à Tours, est un projet expérimental de développement d’une ferme maraîchère urbaine sur les toits de logements sociaux afin de remettre l’agriculture au cœur de la ville et permettre aux habitants ainsi qu’aux restaurateurs du quartier d’acheter des légumes en circuit court et de participer à des activités pédagogiques et éducatives autour du maraîchage. Le point sur ce projet innovant.

Un projet ambitieux et novateur

« Les Jardins perchés » est un projet ambitieux et novateur mené par le bailleur social Tours Habitat. Au-dessus des 76 logements sociaux a été installée une serre de 760 mètres carrés, ainsi que 85 m2 de bacs à culture. Au pied des immeubles, un espace supplémentaire de 1 000 m2 est lui aussi destiné à la culture de fruits et légumes. 

« Notre ambition [était] d’intégrer une exploitation agricole en milieu urbain, tout en permettant aux habitants de s’approprier le végétal », expliquait Grégoire Simon, le directeur général de l’office HLM Tours Habitat.

C’est à l’agrocampus Tours-Fondettes que sera confiée la gestion de cet espace agricole qui a pour objectif la production de fruits et légumes, mais aussi la réalisation d’activités pédagogiques et de sensibilisation.

« Notre objectif, c’est de vendre la production aux habitants de l’immeuble, du quartier ainsi qu’aux restaurants à des tarifs abordables », a précisé Audrey Debonnel, cheffe du projet « J’habite mon jardin » pour l’agrocampus.

Quels avantages pour les habitants ?

Des consultations ont déjà été lancées pour demander aux résidents ce qu’ils souhaiteraient voir cultiver dans les serres et les potagers. Et l’idée de ce projet, c’est aussi de créer du lien social en faisant participer les habitants qui le souhaitent à des activités au sein de l’espace agricole. 

« Au fonctionnement, les locataires bénéficieront [aussi] d’une double économie. Les serres isoleront la toiture et amélioreront la performance énergétique des bâtiments. Et ils verront les charges d’entretien des parties communes diminuer, puisque les espaces verts seront entretenus par [l’agrocampus] », a ajouté Mr Simon.

Toutefois, il reste encore à trouver des fonds — 110 000 euros — pour équiper les serres de matériel de cultures « hydroponiques et aéroponiques », des plantations hors-sol qui permettent de produire plus dans un espace limité. 

Et si le projet ne fonctionnait pas ? 

Qui dit expérimentation, dit possibilité de réussite ou d’échec. Et les deux résultats ont été envisagés. 

Si le projet « Les Jardins perchés » est un succès, il pourra être reproduit ailleurs. Mr Simon a d’ailleurs précisé que le coût de construction de ce projet restait « dans la moyenne de [leurs] coûts habituels, environ 2 000 euros HT au m2 ».

À l’inverse, dans le cas où le principe de la ferme urbaine ne fonctionnerait pas, cela ne devrait pas perturber « le fonctionnement de la résidence », a complété le directeur de Tours Habitat.

« Les installations agricoles sont conçues pour être démontables ou convertibles en ateliers d’artistes, ou en restauration en terrasse, par exemple. »