Shutdown : l’essentiel à connaître
• Le gouvernement fédéral manque de crédits : les dépenses non essentielles s’arrêtent ou ralentissent.
• Services essentiels (sécurité, contrôle aérien, armée) maintenus, parfois sans paie pendant la période.
• Impacts possibles : retards administratifs, données économiques publiées plus tard, files d’attente accrues.
• La situation peut évoluer rapidement si un accord budgétaire provisoire est voté.
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Shutdown : de quoi parle-t-on exactement ?
Aux États-Unis, le budget fédéral doit être voté pour débuter chaque exercice le 1er octobre. Faute d’accord, l’État ne peut plus financer la plupart des dépenses discrétionnaires (fonctionnement des ministères, musées, parcs, statistique publique, etc.).
Les dépenses obligatoires (retraites, Medicare/Medicaid…) continuent, mais avec des équipes réduites. Les élus peuvent voter une rallonge provisoire mais cette fois, ils ont échoué.
Le nœud du bras de fer
Le blocage résulte d’un désaccord politique sur des priorités de santé (subventions de l’Affordable Care Act) et le niveau des dépenses. Chaque camp accuse l’autre d’avoir fait capoter un compromis avant minuit, déclenchant la fermeture.
Qui est touché ? Les chiffres clés
Le Congressional Budget Office estime qu’environ 750 000 agents fédéraux pourraient être au chômage technique chaque jour de shutdown, avec salaires versés plus tard, une mise au placard temporaire, à distinguer de licenciements définitifs (même si l’exécutif agite cette menace).
Impact immédiat : consommation en berne dans les bassins administratifs, services ralentis et économies locales sous pression.
Dans l’aérien, la FAA prévoit de mettre au repos 11 000 employés environ, tandis que 13 000 contrôleurs et environ 50 000 agents TSA doivent continuer à travailler sans paie jusqu’à la fin du blocage. Des retards sont possibles, surtout si l’absentéisme grimpe comme en 2019.
Au Département de la Défense, près de 335 000 civils seraient concernés par un arrêt temporaire, selon le plan publié ce week-end.
Ce qui reste ouvert, ce qui ferme
- Services ouverts et maintenus : paiements Social Security (retraites) et programmes de santé fédéraux ; contrôle aérien et sécurité aéroportuaire ; forces de l’ordre et militaires (mais sans paie tant que le shutdown dure).
- Services fermés ou au ralenti : nombreux services administratifs non essentiels, publication des grands indicateurs économiques (emploi, PIB), nouveaux prêts SBA aux petites entreprises, parcs et musées souvent fermés ou en service dégradé.
Pour l’instant, l’Office of Personnel Management (OPM) rappelle les règles applicables : qui travaille, qui est dispensé, comment gérer congés et rémunérations différées, conformément à l’Antideficiency Act. C’est le cadre qui sécurise la marche minimale de l’État et les arriérés de salaires une fois la crise close.
Et les licenciements ?
Traditionnellement, on parle de licenciements temporaires (rappelés et rémunérés rétroactivement). Mais cette fois, des signaux politiques évoquant de possibles réductions d’effectifs (RIF) ont enflammé le débat. Des syndicats fédéraux ont d’ailleurs attaqué en justice l’OMB et l’OPM, jugeant illégales des menaces de licenciements en plein shutdown.
À suivre de près : le contentieux pourrait encadrer la latitude de l’exécutif.
Impacts économiques
Lors du shutdown 2018-2019 (35 jours), le CBO avait estimé une perte de 11 milliards de dollars de PIB, dont 3 milliards non récupérés. Même si une partie de l’activité est rattrapée, une fermeture prolongée pèse sur la croissance, l’investissement et l’humeur des marchés.
Des analystes chiffrent souvent ~0,2 point de PIB par semaine de blocage. Un ordre de grandeur à manier avec prudence, mais utile pour visualiser l’impact.
Vous voyagez ou travaillez avec les États-Unis ?
Attendez-vous à des files plus longues aux contrôles, des parcs nationaux fermés et des délais pour certaines démarches.
Les entreprises en relation avec des agences fédérales (permis, subventions, statistiques, contrats) peuvent subir des reports.
La donnée macro (emploi, inflation) pouvant être suspendue, les décisions de marché manquent de visibilité.
Ce qu’il faut surveiller dès maintenant
- Fenêtre politique : un accord « stop-gap » peut tomber vite ou s’enliser. Les signaux venus du Sénat et de la Maison-Blanche seront déterminants.
- Durée : plus le shutdown dure, plus l’effet boule de neige est fort (trésoreries familiales, PME sous contrat public, tourisme).
- Juridique et social : les recours syndicaux et les instructions OPM peuvent limiter ou encadrer d’éventuelles coupes sèches.