L’éclairage public, un important poste de dépense
De plus en plus de communes font le choix de ne pas avoir recours à l’éclairage public la nuit, pour des raisons financières, mais aussi écologiques. Un choix que 79 % des Français approuvent, selon une enquête commandée par l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne (ANPCEN), se disant favorables à une « réduction de la durée d’éclairement en milieu de nuit ».
Dans de nombreuses localités, notamment en zone rurale, les passants sont rares après une certaine heure. Or, selon l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, l’éclairage public représente :
- 41 % de la consommation d’électricité des collectivités territoriales,
- 16 % de la consommation toutes énergies confondues,
- 37 % de la facture d’électricité.
De plus, les installations sont souvent vétustes (40 % ont plus de 20 ans), et consomment énormément d’électricité. Couper l’éclairage public la nuit relève donc du bon sens, mais une question se pose tout de même : celle de la sécurité. Il n’est en effet pas toujours rassurant, ni facile d’un point de vue pratique, de marcher dans des rues plongées dans une obscurité totale.
La commune de Pont-de-l’Arche dans l’Eure semble avoir trouvé la solution.
Piloter l’éclairage public depuis son smartphone
À Pont-de-l’Arche, commune de 4500 habitants, la décision a été prise d’éteindre l’éclairage public entre 23 h et 5 h du matin. Toutefois, à l’intérieur d’une zone qui couvre environ 75 % de la commune, les passants ont la possibilité d’activer brièvement les lampadaires situés à proximité, depuis leur smartphone.
L’application gratuite « J’allume », développée par Olivier Bozzetto, un habitant de la ville, permet au passant de se géolocaliser et de rallumer pendant 15 minutes une vingtaine de lampadaires autour de lui. Envoyé depuis le smartphone du piéton, le signal est transmis à l’armoire électrique la plus proche, qui commande les lampadaires de la zone.
L’application a été utilisée 1000 fois en 2020, et aurait permis de réaliser 20 % d’économies sur la facture énergétique annuelle. Les habitants peuvent ainsi se déplacer en toute tranquillité, sans qu’un éclairage nocturne permanent, source de pollution lumineuse et de gaspillage énergétique, ne soit nécessaire.