Fabriquer un sari indien traditionnel pour adulte
De prime abord, le sari ne semble pas nécessiter réellement d’étapes de fabrication. En effet, il s’agit essentiellement d’une longue bande de tissu qu’il faut réussir à draper sur le corps, de la bonne manière à chaque nouvel habillage.
Pourtant, pour que le bustier, appelé le choli, s’accorde parfaitement avec le reste du vêtement, il faut qu’il soit réalisé dans le même tissu. Quelques étapes de couture sont alors nécessaires à réception de votre tissu pour sari.
Une étoffe traditionnelle se compose généralement de 7 mètres d’étoffe à répartir ainsi :
- 5 à 6 mètres pour le drapé
- 1 à 2 mètres pour la confection du choli
Dans les premiers mètres, les motifs diffèrent de haut en bas et définissent le sens du sari. En général, une partie de tissu est plus ornée que l’autre pour repérer la bande qui sera posée sur l’épaule.
Pour fabriquer un sari, vous devez :
- Couper le dernier mètre pour confectionner le choli : pour ce faire, tracez un patron à partir d’un top, tee-shirt ou chemisier existant qui n’est ni trop serré ni trop ample. Le choli s’arrête au-dessous de la poitrine et ne cache pas le nombril.
- Ourler et doubler la longue bande de tissu qui servira au drapé : faites un ourlet sur le bord du sari, après la découpe du morceau qui va servir pour le corsage. Puis, il convient de coudre une doublure d’environ 2m50 de long et 10 à 15 centimètres de haut pour alourdir le tissu afin que le sari se place correctement. Positionnez cette bande en bas sur l’arrière, sauf si elle doit servir d’ornement. Ne négligez pas cette étape pour les saris légers en mousseline et veillez au choix des couleurs pour que la doublure ne se voit pas trop par transparence.
Porter son sari façon nivi
Traditionnellement le sari se porte par-dessus un jupon qui laisse le nombril découvert. Le jupon doit être bien serré sur la taille, car c’est lui qui maintient le sari en place.
- Tout d’abord, repérez le pallu, c’est la partie la plus ornée, qui ira sur l’épaule et retombera dans le dos
- Insérez le côté opposé au pallu dans le jupon en commençant par la droite
- Faites le tour de votre taille en passant le tissu d’abord sur le ventre puis dans le dos
- Rentrez le tissu dans le jupon en ajustant pour que le sari tombe jusqu’aux pieds
- Prenez maintenant l’autre extrémité afin de réaliser le pallu
- Réalisez plusieurs plis sur la largeur de l’étoffe
- Placez plusieurs épingles à nourrice pour fixer le tout, ce qui vous sera d’une grande aide si vous êtes seule à vous préparer
- Positionnez le pallu sur votre épaule et faites-le retomber suffisamment bas sur l’arrière
- Fixez-le sur le choli avec une autre épingle
- Faites de nouveau des plis avec le reste du sari, puis insérez-les dans le jupon sur l’avant
- Ajustez le tout et ôtez l’épingle en bas du pallu
Vous voilà prête !
Fabriquer un sari pour enfant
Vous souhaitez fabriquer un sari pour une petite princesse indienne ? Confectionnez-lui un choli en vous aidant du gabarit d’un tee-shirt à manches courtes. Les enfants bougent beaucoup. Alors afin d’optimiser le confort et de faciliter l’habillage, partez d’un patron de jupe à taille élastique. Le tissu doit tomber jusqu’aux pieds. Avant de coudre la jupe sur le côté, intercalez dans la couture une bande de tissu suffisamment longue pour réaliser un pallu à placer sur l’épaule. Ainsi votre enfant n’aura qu’à enfiler sa jupe, puis il vous suffira de faire un tour et de fixer l’étoffe sur le chemisier.
La fabrication des tissus
Les usines de fabrication de saris produisent des centaines de mètres de tissus. En moyenne les ouvriers travaillent l’impression des motifs sur des bandes de 500 à 800 mètres de long. Les tissus sont teints avant d’être retaillés, séchés et pliés pour arriver aux quelques mètres finaux du vêtement.
Auparavant, les teintes des saris provenaient de pigments issus de végétaux comme le curcuma pour le jaune et l’indigotier pour le bleu. Malheureusement ces pratiques se sont perdues au profit de teintures chimiques.
Majoritairement en coton pour le quotidien, le sari peut également être réalisé à partir de soie ou de mousseline de soie pour les grands évènements. Cette étoffe aux multiples couleurs aux motifs simples ou sophistiqués est une spécialité de l’Asie du Sud qui ne cesse de séduire par sa beauté.
L’usage du sari
Qui porte le sari ? Des millions de femmes portent encore le sari en Inde, au Népal, au Bangladesh, au Sri Lanka, au Pakistan et en Iran notamment. Ce vêtement léger est particulièrement adapté au climat tropical de l’Asie du Sud Est. Selon les régions et les castes, la technique de drapé varie tant et si bien qu’il existe plus d’une centaine de manières de porter le sari. À l’heure actuelle c’est le style nivi qui est le plus répandu.
Bien que relevant d’une autre époque, le sari ne passe pas de mode, même s’il est moins présent dans les grandes villes. Et il peut compter sur les films et les actrices de Bollywood pour continuer sa promotion. Toutefois dans la tradition, les femmes ne portent le sari qu’après le mariage, car il marque le passage à un autre statut social.
Les couleurs ont également leur importance et leur signification. Ainsi le sari de mariage sera généralement en soie rouge avec des broderies et ornements, plus féériques les uns que les autres. La confection d’un sari de mariage se prépare donc des mois à l’avance.
Le sari blanc représente la pureté et est souvent porté par les veuves. Le sari vert est plutôt synonyme de jour de fête. Quant au sari jaune, il convient bien pour les pèlerinages. À noter que le sari se retrouve également dans les institutions, en guise d’uniforme.
Les origines légendaires du sari
Ce vêtement indien ancestral trouverait ses origines dès l’an 3000 av. J.-C., dans les toutes premières civilisations indiennes. Il est fait mention du sari hindoue dans la peinture et la littérature. Des traces attestent de sa présence notamment dans la civilisation florissante de la vallée de l’Indus, située entre 2800 et 1800 av. J.-C.
Mais la culture indienne prête également au sari une origine légendaire aux attributs magiques. Dans le Mahabharata, une épopée sanskrite de la mythologie hindoue, il est question d’un duel mettant en jeu comme gain la belle Draupali. Lorsque le camp adverse l’emporta, le dieu Krishna intervint afin de protéger la vertu de la jeune femme. Ainsi, au moment où les vainqueurs tentèrent de s’approprier leur gain, ils se retrouvèrent face à une étoffe interminable.
Une autre légende populaire attribue les origines du sari à un tisserand rêveur, en plein songe alors qu’il travaillait sur son métier à tisser. Perdus dans ses rêveries au sujet d’une femme, les mètres de tissu filèrent sous ses doigts alors qu’il se représentait ses larmes, ses cheveux, sa douceur...
Le sari ou saree en anglais prend donc ses origines dans des histoires mythiques vieilles de 5000 ans. Le terme proviendrait du sanskrit « chira » ou « sattika » signifiant tous deux : le vêtement.
Le sari indien était alors porté à cette époque d’une seule pièce de tissu de 8 à 9 mètres de long. En effet dans la religion hindouiste, un vêtement ne devait pas être troué par une aiguille ni cousu, au risque de devenir impur. Percer un sari pour le faire tenir était donc synonyme de sacrilège. Mais la période coloniale britannique et l’arrivée de la couture apportèrent leur lot de changement.
C’est ainsi que de nos jours, les saris mesurent entre 5 à 7 mètres de long sur 1m20 de large et sont accompagnés d’un jupon et d’un chemisier court, appelé choli, qui couvre la poitrine, mais laisse le ventre nu. Les saris sont maintenus en place grâce à des épingles à nourrice.