Après un match de football, les amateurs de ballon rond auront constaté que de multiples billes noires se retrouvaient coincées dans leurs chaussures, ou se sont immiscées dans leurs chaussettes. Ces petits granules se retrouvent aussi par dizaines dans les vestiaires. Ces billes proviennent de pneumatiques broyés et sont employées pour remplacer la texture de la terre et permettre au terrain d’avoir une certaine souplesse.
Les terrains synthétiques représentent-ils un danger pour la santé ?
En 2017, le magazine So Foot dévoilait un sujet concernant les terrains synthétiques. Les granules noires qui se trouvent sur les surfaces de jeux pourraient avoir des effets néfastes sur la santé. Ce point de vue est confirmé, en 2018, par la journaliste Élise Lucet dans un sujet intitulé « Gazon suspect » diffusé dans le cadre du magazine Envoyé spécial soulignant que les enfants y sont très exposés.
Suite à ces enquêtes journalistiques, le gouvernement s’est saisi du dossier. Pas moins de six ministères ont alerté les services de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sur ce sujet.
Dans son rapport, l’agence se veut rassurante et précise qu’il y a « un risque négligeable pour la santé », explique Romain Gensul, un des responsables de l’entreprise spécialisée dans les revêtements sportifs, Méditerranée Environnement. « Mais elle avance un “risque potentiel” pour l’environnement », note-t-il.
Il faut savoir que plus de la moitié du caoutchouc utilisé pour les pneumatiques est synthétique, réalisé à base d’hydrocarbures d’origine pétrolière. D’autres matières entrent aussi dans la composition des pneus comme le « noir de carbone », mais aussi des plastifiants et du soufre.
« Les granules des terrains synthétiques se glissent dans les chaussures et les vêtements, se répandent avec le vent, sont emportées par la pluie, enchaîne le responsable commercial. Elles terminent dans la nature, les cours d’eau et par ruissellement, dans la mer ».
Les noyaux d’olive comme alternative aux billes noires synthétiques ?
À noter que la Méditerranée est déjà la mer la plus polluée aux microplastiques dans le monde. C’est la raison pour laquelle, des communes telles que Châteauneuf-les-Martigues ou La Ciotat, ont choisi pour une option alternative, mise au point par l’entreprise de Romain Gensul, implantée à Ollioules dans le département du Var : des noyaux d’olives concassés. Une idée qui permet de mettre en valeur un déchet pour remplacer un produit qui pollue, sans perdre en confort pour les joueurs.
« Nous avions déjà essayé le liège et les fibres de coco, mais c’est extrêmement léger donc l’eau et le vent les dispersent rapidement. Ce matériau totalement naturel est un excellent compromis et il imite mieux les sensations d’une pelouse naturelle ». Actuellement, « une dizaine de villes ont adopté les noyaux d’olives sur leurs stades en France, dont six ou sept dans la région », souligne Romain Gensul, indiquant que les noyaux proviennent de l’agriculture locale.