La France va tester le stockage de CO2 dans d'anciens gisements pétroliers
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La France va tester le stockage de CO2 dans d'anciens gisements pétroliers

La stratégie française pour combattre le réchauffement climatique passe par une nouvelle phase expérimentale : enfouir le CO2 sous terre pour réduire les émissions des industries polluantes.

Le ministre de l'Industrie et de l'Energie Roland Lescure, a révélé un projet pilote ambitieux le 26 avril dernier. Cette initiative s'inscrit dans la lutte contre le réchauffement climatique et propose une solution pour les industries françaises ayant un fort impact carbone. D'ici 2030, l'objectif fixé par les autorités est de diminuer de 50 % les émissions de dioxyde de carbone de ces secteurs industriels.

L'expérimentation prévue pour débuter en 2025 sera majoritairement localisés en Nouvelle-Aquitaine et en région parisienne. Elle consistera à utiliser d'anciens gisements de pétrole et de gaz pour y stocker le CO2 produit en excès par les acteurs industriels tels que les cimenteries ou les industries chimiques. Dans le détail, le CO2 serait capté à la sortie des usines, comprimé, puis transporté via des pipelines pour être finalement enfoui dans des formations géologiques propices.

Pourquoi cette technologie attire-t-elle le gouvernement français ?

La volonté gouvernementale de réduire l'empreinte carbone des industries les plus polluantes de France comme au Havre ou à Dunkerque, est claire. D'après le ministère de la Transition écologique, le pays vise à recueillir entre 4 à 8 millions de tonnes de CO2 grâce à cette méthode d'ici 2030, pour atteindre jusqu'à 20 millions d'ici 2050. Roland Lescure défend cette stratégie comme étant un impératif : 'Si l'on souhaite couper par deux les émissions industrielles en une décennie, nous devons nous orienter vers la capture et le stockage du CO2 dans la mesure où certains processus industriels entraînent nécessairement des rejets de carbone dans l'atmosphère.'

Ce programme s'inscrit évidemment dans un contexte plus vaste, incluant la participation française aux projets de stockage de CO2 en Norvège et au Danemark. Le gouvernement cherche également à réduire les coûts associés à ces technologies, qui restent significatifs selon les analyses internationales.

Le stockage du CO2 est-il une solution durable face au changement climatique ?

Le captage et le stockage du CO2 figurent parmi les stratégies envisageables pour contrebalancer la hausse mondiale des températures. Le Giec intègre cette méthode dans ses scénarios pour parvenir à la neutralité carbone. Cependant, les experts martèlent que cette solution doit venir en complément d'efforts plus généraux visant à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.

Une étude récente de l'Agence internationale de l'énergie requalifie ces technologies de 'coûteuses' et de n'ayant pas encore prouvé leur efficacité à large échelle. De plus, des acteurs de la société civile mettent en garde contre une éventuelle dérive : le captage ne doit pas servir d'alibi pour maintenir des politiques polluantes.

"Cette technologie est une option parmi d'autres, mais doit indubitablement s'inscrire dans un effort global de réduction des émissions de CO2 à travers le monde. Ce n'est pas parce qu'on a la capacité de capter et d'enfouir le CO2 qu'il est justifiable de continuer à en émettre." - Pascale Bénézeth, directrice de recherche au CNRS

Les perspectives concernant la viabilité de cette technique de stockage varient donc considérablement en fonction des voix s'exprimant sur le sujet. Toutefois, de tels projets requièrent une prise en compte sérieuse des limitations et des infrastructures disponibles, car ils ne peuvent être implantés qu'à proximité de certaines zones industrielles déjà existantes.

Source image : https://app.leonardo.ai/ai-generations




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