À la découverte des Novel Foods
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À la découverte des Novel Foods

D’ici une petite cinquantaine d’années, la population humaine atteindra les 10 milliards. Pour nourrir cette nombreuse population, les scientifiques préconisent d’utiliser de nouvelles méthodes et surtout de consommer de nouvelles denrées. C’est ce que l’on appelle les « Novel Foods ». Voici un petit tour d’horizon sur la question.

Afin d’apporter des solutions aux besoins en nourriture de la population humaine qui aura considérablement d’ici une cinquantaine d’année, des scientifiques ont étudié de nouveaux aliments peu ordinaires que l’on appelle les « Novel Foods ». De quelles denrées alimentaires s’agit-il ? Le point dans cet article. 

Que sont vraiment les Novel Foods ?

L’Homme a démarré son existence sur Terre en chassant et cueillant sa nourriture. Puis, il a commencé à cultiver pour manger, avant de cultiver pour vendre. Ensuite, il a choisi de se rendre au supermarché, puis au restaurant. Le mode de consommation humain a considérablement évolué. Et visiblement, ce n’est pas près de s’arrêter. Après la terre nourricière, le supermarché de la tentation, voici venue l’heure de la science…

En effet, il est aujourd’hui question de se pencher sur l’avenir et d’étudier toutes les possibilités imaginables pour nourrir les quelque 10 milliards d’individus attendus dans très peu de temps. Et l’Union européenne a, semble-t-il, déjà adopté ce que l’on appelle les Novel Foods.

Il s’agit de denrées comestibles, jamais (ou très peu) consommées, car inexistantes en Europe avant le 15 mai 1997 ! Cela peut être des végétaux et des animaux pour les plus classiques, jusqu’à être le fruit de fabrication de laboratoires et d’expériences scientifiques.

La science au service de l’alimentation

La technologie pousse les Hommes à aller toujours plus loin. Cela est vrai dans de nombreux domaines, y compris dans l’univers agroalimentaire. Il est aujourd’hui possible de recréer du vivant à partir de cellules souches. En retirant certaines sources, ajoutant d’autres paramètres, l’Homme est capable de créer de la matière alimentaire.

Les Novel Foods sont donc des aliments ayant une structure moléculaire modifiée ou totalement nouvelle. Elles sont la plupart du temps créées à partir de micro-organismes (algues, champignons…) pour donner des valeurs nutritives conséquentes aux aliments finis. Le but étant de remplacer certains aliments quotidiens par ces fameuses Novel Foods, contenant des valeurs nutritives similaires, voire plus intéressantes.

laboratoire

Les Novel Foods sont reconnues par l’UE, comme aliment à proprement parler et doivent respecter des règles strictes. Elles sont définies par le règlement européen CE n° 258/97 (en cours de révision). De plus, pour porter la mention « Novel Foods », l’Agence Européenne de la Sûreté Alimentaire (EFSA) doit reconnaître et valider chacun des ingrédients. Une législation stricte, ainsi qu’un catalogue en ont été mis en place.

Bien que ces aliments soient tout nouveaux et totalement modifiés, voire créés par la main de l’Homme, les organismes génétiquement modifiés (OGM) ne peuvent en aucun cas figurer sur la liste des Novel Foods. Ils constituent une famille d’aliments à part. Il en va de même pour les additifs alimentaires, les arômes et les solvants d’extraction.

Les caractéristiques obligatoires des Novel Foods

Pour figurer dans le catalogue des Novel Foods et être validés comme tels, les aliments doivent impérativement comporter une ou plusieurs caractéristiques suivantes :

– Posséder une structure moléculaire nouvelle ou modifiée volontairement par l’Homme

– Contenir des microorganismes (champignons, algues…) ou être isolés à partir de ces microorganismes

– Contenir des végétaux ou être isolés à partir de végétaux ou d’animaux (sauf multiplication traditionnelle dont les antécédents sont vérifiés)

– Être le fruit d’un procédé de fabrication novateur

Quels sont les exemples de Novel Foods ?

Il existe une multitude de Novel Foods et certaines sont déjà sur le marché.

Les huiles seront réalisées avec des matières premières provenant des océans

krill

Quelques Novel Foods ont déjà fait leurs preuves. Par exemple, l’huile de Krill (petite crevette hautement appréciée des baleines) entre déjà dans la composition de nombreux aliments de boulangerie ou boissons.

Une entreprise finlandaise a déjà mis cette huile sur le marché. Les huiles d’Olive et de Tournesol pourraient disparaître et être remplacées par une huile d’algue unicellulaire appelée Schizochytrium. Il s’agit d’une petite algue marine très riche en oméga-3.

Les vitamines

vitamine k2

Parce que la supplémentation en vitamines et super aliments sera presque nécessaire, des chercheurs norvégiens ont mis au point une vitamine K2 de synthèse. Ils se sont d’ailleurs vu attribuer un label pour cette découverte.

Le sucre

sucre

Consommer du sucre provenant de la canne à sucre, de la noix de coco ou même de l’agave, c’est terminé ! Une entreprise hollandaise a trouvé le moyen de fabriquer du sucre composé de glucides combinés par des bactéries.

De la viande sans animaux

mosa meat

De nombreuses entreprises se penchent sur le sujet. Et celle qui fait le plus parler d’elle n’est autre que la firme hollandaise Mosa Meat avec sa viande issue de l’ingénierie cellulaire. Cela consiste à récupérer des cellules sur un bœuf et de les cultiver de façon à les faire proliférer jusqu’à ce qu’elles donnent naissance à un muscle comestible.

Les protéines à base d’insectes

Pour répondre aux besoins de consommation de protéines des pays riches (notamment de la France), il faudra forcément revoir la source. Car oui, la consommation de viande augmente et les besoins en ressources pour fabriquer un steak sont énormes. Il va donc être utile de trouver les protéines animales sur des denrées moins gourmandes en eau et en nourriture, tout en étant toujours aussi riches sur le plan nutritionnel.

criket

Il semblerait que les insectes répondent parfaitement à ces impératifs, loin devant les protéines végétales ou encore marines. Mais là encore, les coûts énergétiques pour l’élevage restent très élevés.

Des traitements thérapeutiques de médecine douce

écorce de magnolia

L’extrait d’écorce de magnolia est un Novel Food. Il s’agit d’un remède naturel efficace contre le stress. Il est grandement consommé en Chine et au Japon pour lutter contre l’anxiété. Il en va de même pour les phytostérols, efficaces pour lutter contre le cholestérol et l’hypertrophie de la prostate.

Des épaississants

gomme de guar

Également considéré comme étant un coupe-faim naturel, la gomme de guar fait désormais son apparition dans de nombreuses denrées alimentaires et souvent sous son appellation scientifique E412. Elle fait office d’épaississant naturel. Elle provient des graines du Cyamopsis tetragonobobus, une légumineuse poussant en Inde et au Pakistan.

Des superaliments

spiruline

Le jus de noni est issu d’un fruit éponyme, poussant sur le Morinda Citrifolia. Il s’agit d’un fruit asiatique que l’on retrouve aussi dans le Pacifique (Australie et diverses îles pacifiques). Il est également possible de le retrouver en poudre ou dans les cosmétiques.

Il en va de même pour le jus de baobab, que l’on peut trouver sous forme de poudre.

La spiruline est une algue provenant des Andes, bien qu’elle soit maintenant cultivée facilement partout (et même en Bretagne). Elle est arrivée sur Terre il y a 3 milliards d’années et sa riche teneur en protéines en fait un superaliment très prisé des sportifs et notamment des personnes au régime alimentaire sans viande.

Quelles sont les limites aux Novel Foods ?

Les Français se montrent aujourd’hui frileux quant à l’idée de manger moins de viande pour la survie de la planète. Qu’en sera-t-il si l’on bouscule leurs habitudes alimentaires en intégrant des insectes sur leur table et de la viande issue de laboratoires ?

La gastronomie française possède des racines bien ancrées dans la culture du pays. À ce titre, la France aime se dire qu’elle produit la meilleure cuisine au monde. Comment cela pourrait-il continuer d’être le cas en créant ses propres matières premières ?

Il est déjà complexe de bousculer les codes actuels, cela se vérifie avec le végétarisme et le véganisme qui peinent à être crédibles. Qu’en sera-t-il concernant les Novel Foods ?

écologie et santé

Autre question majeure : est-on certains que ces nouvelles denrées alimentaires seront saines pour l’Homme ? Seront-elles aussi nutritives ? Engendreront-elles des carences ? Le manque de recul sur la question ne permet pas encore de répondre à ces interrogations.

Les divers bureaux de validation prennent grand soin à vérifier qu’aucun aliment dangereux pour la santé ne se retrouve dans les assiettes. Mais comment être sûr avec les Novel Foods ? Il est bon de rappeler qu’aux prémices des pesticides, ceux-ci avaient simplement pour but de produire plus efficacement et en plus grande quantité. L’impact sur les aliments et sur l’Homme n’avait pas été mesuré. Il a fallu attendre les premiers cas de maladies pour comprendre les conséquences d’un acte pourtant jugé légal et inoffensif. De même, les OGM étaient pressentis pour éradiquer la faim dans le monde. Au lieu de cela, le débat sur leur composition est toujours d’actualité. Qui peut être sûr que créer des Novel Foods ne nuira pas à la planète ?

Qui peut déjà affirmer que de nouvelles ressources ne seront pas surexploitées ? Quoi qu’il en soit, les dés semblent déjà jetés. Pour nourrir la population humaine grandissante de demain, il faudra inévitablement compter sur les Novel Foods.