Les flammes embrasent l'ouest du Canada, contraignant les résidents de diverses localités à abandonner leurs foyers, particulièrement dans le nord de la Colombie-Britannique. Comme pour l'Europe touchée par une série d'extrêmes, le sud du Brésil est parallèlement en proie à des crues monumentales qui ont causé la mort d'au moins 150 personnes et entraîné des ravages considérables, d'après de récents bilans.
En territoire canadien, 4000 personnes de Fort Nelson et d'une communauté des Premières Nations ont dû se réfugier loin de chez eux, parfois à quatre heures de route au sud. Des feux s'étendant sur plusieurs centaines de kilomètres carrés ravagent la région. En Alberta, une partie des habitants de Fort McMurray, déjà touchée par un incendie il y a huit ans, a été évacuée. Un incendie déclenché par la foudre menace une communauté évacuée dans le Manitoba.
Des incendies qui surviennent anormalement tôt dans l'année, dans un contexte où le déficit pluviométrique et les températures plus élevées que la normale assèchent les sols et augmentent le risque d'inflammabilité. Yan Boulanger, spécialiste en écologie forestière, explique :
"Plusieurs des feux actuels résultent de brasiers qui n'ont pas été complètement éteints l'année précédente et qui sont restés actifs durant l'hiver sous la couverture neigeuse et dans le substrat organique."
Yan Boulanger
La multiplication des feux représente un défi colossal pour les pompiers d'autant plus que ces derniers doivent simultanément faire face à des incendies éclatant en divers endroits.
Les prédictions climatiques ne sont guère optimistes pour la prochaine saison estivale. L'augmentation des températures et le manque de pluie pourraient encore s'accentuer cet été. Yan Boulanger avance que les communautés canadiennes vont devoir apprendre à vivre avec l'instabilité climatique et le danger constant d'incendies forestiers, en particulier dans l'ouest du pays. Des initiatives sont d'ores et déjà mises en place pour végétaliser les alentours des habitations avec des espèces moins inflammables et augmenter la vigilance face aux possibles départs de feu. La nécessité de renforcer le soutien aux pompiers devient également pressante dans la mesure où le Canada ne dispose pas d'un nombre suffisant d'appareils de lutte contre les feux.
VIDEO - Le Canada en proie à plusieurs incendies importants dans l'Ouest https://t.co/jhQzU8h0BP
— Les Echos (@LesEchos) May 15, 2024
Au Brésil, la lutte contre les inondations est ardue
Les dégâts causés par les inondations dans l'état du Rio Grande do Sul sont monumentaux : 90% des villes touchées, plus de deux millions d'individus affectés, et de nombreuses infrastructures dévastées.
En dépit des efforts déployés par des milliers de militaires, policiers et travailleurs gouvernementaux, sans compter les volontaires, le système de secours paraît submergé. Les opérations de sauvetage et de distribution de vivres et d'eau potable s'accompagnent de luttes contre la délinquance qui tire profit du chaos et contre les maladies véhiculées par les eaux contaminées.
Lula, le président brésilien, a admis l'ampleur du désastre et l'impréparation du pays à gérer une telle catastrophe. Il a annulé un déplacement au Chili pour s'impliquer personnellement dans la gestion de la crise.
À Porto Alegre, la capitale régionale, le niveau du fleuve Guaiba avait momentanément baissé, ce qui laissait espoir aux habitants. Mais tout comme en France, en Afganistan, en Russie, en Chine ou à Dubaï récemment, de fortes pluies font craindre un nouveau pic de montée des eaux. D'autres parties de l'état connaissent une situation semblable avec des risques persistants de glissements de terrain. Alors que la fréquence des pluies devrait diminuer, la chute des températures reste un défi supplémentaire avec environ 600 000 personnes déplacées et 81 000 se trouvant dans des hébergements temporaires.
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