Julia Faure, co-fondatrice du collectif d'entreprises de mode responsable En mode climat, a salué l'initiative législative française qui vise à restreindre l'impact de la fast fashion, qui a été unanimement approuvée par l'Assemblée nationale. Cette législation interdit notamment la publicité pour des articles de mode vendus à des prix bradés et renforce les sanctions environnementales pour réduire leur attractivité.
En réaction à cette mesure, Julia Faure a exprimé sa stupéfaction devant l'ampleur de la démarche législative française :
"La France a réussi ce que d'autres pays n'ont pas encore entrepris au niveau de la régulation de la fast fashion, ce qui est particulièrement remarquable. Va-t-on réussir à enrayé le phénomène ? Absolument, c'est une première historique"Déclarant que la protection du consommateur est une responsabilité étatique comparable à celle mise en place pour les jeunes face aux dangers de l'alcool et du tabac.
🔴"La fast-fashion pousse les bas prix et les incitations à consommer. Cela nous a fait doubler notre consommation textile".
— RTL France (@RTLFrance) March 14, 2024
🎙️ Julia Faure, présidente de l’association « En mode climat », est au micro de @Jsellier @CyprienCini et @izachoc dans #RTLBonsoir ! pic.twitter.com/RYQQf4l7pu
Impact de la loi sur la protection des consommateurs
La question centrale autour de cette loi est celle de la protection des consommateurs. Les critères de sélection des achats ne seront plus simplement dictés par le coût mais par la prise de conscience des productions éthiques et écologiques. Julia Faure insiste sur le fait que les nouvelles régulations ne devraient pas augmenter le prix des produits pour les consommateurs mais encourager les entreprises à adopter des pratiques plus respectueuses de l'environnement en évitant de répercuter les coûts des sanctions sur les consommateurs.
Cette législation comprend aussi la mise en place d'un système de bonus-malus basé sur l'affichage environnemental, semblable à un nutri-score pour les textiles.
"C'est une avancée fantastique qui évaluera les marques produisant à l'étranger, utilisant des matières non-soutenables, face à celles qui privilégient une production locale avec des matières biologiques et naturelles"souligne Julia Faure, en mettant l'accent sur les efforts du ministère de la Transition écologique et de l'Agence de la transition écologique (Ademe).
La réaction des enseignes et la prochaine étape européenne
Certaines enseignes de mode rapide ont critiqué ces mesures comme une atteinte à la liberté des consommateurs. Cependant, l'attitude des entreprises est appelée à changer pour éviter les pénalités, sans nécessairement augmenter les prix de vente. Cette loi a même reçu le soutien d'organisations comme Emmaüs, reconnaissant l'utilité de réguler le secteur pour le bénéfice des plus vulnérables.
La conversation se tourne désormais vers l'Europe, où une loi similaire inspirée de la législation française est à l'étude. Les tragédies telles que l'effondrement du Rana Plaza ont été un appel au changement, et cette nouvelle loi pourrait permettre de tenir les marques responsables des conditions de leur chaîne d'approvisionnement. Julia Faure croise les doigts pour que cette loi européenne soit ambitieuse et serve de prototype à d'autres initiatives législatives internationales.
🗞️Julia Faure dans @lemondefr : « Dans cette lutte contre la fast fashion, on se fait dégommer » https://t.co/8ViSmgpq95
— Mouvement Impact France (@Mouv_ImpactFr) March 7, 2024
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