Protection des océans : seul un tiers des zones marines réellement sauvegardées
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Protection des océans : seul un tiers des zones marines réellement sauvegardées

Une expertise internationale a récemment mis en lumière la faible efficacité des zones maritimes désignées comme protégées à travers le globe.

Les espaces désignés sous les appellations de 'réserve naturelle', 'parc marin' ou encore 'sanctuaire océanique' font l'objet d'une récente évaluation critique publiée la semaine dernière dans la revue scientifique Conservation Letters. Cette recherche collaborative menée par des experts des États-Unis, de France et du Portugal a passé au crible les mesures de sauvegarde affectées aux aires marines protégées, englobant les plus vastes zones maritimes, qui cumulent 90% de la superficie totale sous protection.

D'après les résultats de l'étude et le communiqué émis par le CNRS, 'un quart de ces vastes étendues d'eaux n'est soumis à aucun encadrement ni à des actions de gestion concrètes'. Cela s'explique soit par des déclarations mensongères des États, soit par des processus de protection toujours en construction, explique Joachim Claudet, chercheur au CNRS et coauteur de l'étude, lors d'une intervention auprès de franceinfo.

L'efficacité réelle de la protection ne concerne finalement qu'un tiers des superficies déclarées comme étant protégées. Cela se traduit par une réglementation ou une interdiction des pratiques contraires à la préservation de la biodiversité marine, telles que la pêche industrielle ou l'exploitation minière sous-marine, conformément aux définitions de l'Union internationale pour la conservation de la nature.

En ce qui concerne les eaux françaises, le bilan est tout aussi peu reluisant. Alors que la France annonce que 60% de sa région marine en Méditerranée est protégée, la protection effective plafonne à seulement 0,1%. A Mayotte, malgré une zone économique exclusive intégralement 'protégée', une protection intégrale ou forte est en réalité appliquée sur un maigre pourcentage de 0,03%, souligne le scientifique.

Il est impératif non seulement d'examiner la quantité de surface protégée, mais d'être attentif à la qualité de cette protection. Les aires marines bénéfiques uniquement devraient figurer dans notre comptabilité pour éviter de pervertir à la fois l'outil de protection et la cible environnementale.

Joachim Claudet, directeur de recherche au CNRSà franceinfo

Ces constatations interviennent dans un contexte où, en décembre 2022, lors de la COP15 sur la biodiversité à Montréal, les pays se sont engagés à préserver 30% des terres et océans d'ici 2030. Devant l'urgence d'agir sur la qualité de la protection marine et non sa seule quantité, les auteurs de l'étude invitent à repenser les méthodes d'évaluation et de suivi des aires pour garantir leur efficacité.




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