La disparition alarmante des espèces marines méditerranéennes Lecture : 3 min
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La disparition alarmante des espèces marines méditerranéennes

La hausse record des températures des océans en mars impacte gravement les écosystèmes marins, notamment en Méditerranée, où l'on assiste à une perte importante de biodiversité, avec des répercussions tangibles sur les activités humaines.

Sur les côtes de Villefranche-sur-Mer au début avril, on pourrait se croire en plein été. Le thermomètre affiche plus de 20°C sur le rivage, attirant les premiers amateurs de bronzage, pendant que d'autres osent une immersion dans une mer à 12°C. Bien que fraîche pour les baigneurs, la température de l'eau dépasse la normale saisonnière, un phénomène qui préoccupe grandement les scientifiques. Steeve Comeau, biologiste marin de l'Institut de la Mer de Villefranche-sur-Mer, souligne : "La température augmente de 0,3 degré tous les dix ans, une progression alarmante qui a poussé le mercure jusqu'à 29,2°C l'été passé, un pic inégalé causant un stress sévère à la faune et la flore marines."

Parmi les victimes de la montée des eaux, on retrouve les algues calcaires, les prairies sous-marines de posidonie et de gorgones et les coraux essentiels à l'espace marin. "Ces organismes structurels de l'écosystème sont en train de disparaître, emportant avec eux des poissons et des mollusques. Des zones entières connaissent des taux de mortalité frôlant les 100%. C'est comme si une forêt perdait tous ses arbres," déplore Steeve Comeau.

La situation est exacerbée en Méditerranée où l'augmentation de la température excède de 20% le rythme global, en raison de son caractère semi-fermé qui retarde le refroidissement de ses eaux.

Le mystérieux ver marin résilient

Face à cette urgence, certaines espèces montrent une surprenante résilience, comme le ver marin platynereis dumerilii, cible d'études par l'expédition TREC. Ce ver, caché parmi les algues et mesurant moins d'un centimètre, représente un modèle pour comprendre l'évolution et l'adaptation. Cyril Cros, chercheur au Laboratoire européen de biologie moléculaire, explique : "Cet animal est présent dans toutes les eaux européennes et son étude génétique pourrait révéler les clés de l'adaptation face au réchauffement et à l'impact humain."

Les recherches sur platynereis dumerilii pourraient bientôt révéler des stratégies d'ajustement applicables à d'autres espèces, contribuant ainsi à protéger la biodiversité face au changement climatique.

La société humaine impactée par les changements sous-marins

L'affectation de la biodiversité marine par le réchauffement a un effet direct sur les sociétés côtières. Nathalie Himi, économiste environnementale, pointe du doigt l'interdépendance entre les hommes et la mer. Elle mentionne les perturbations dans le secteur de la pêche, avec des déplacements de populations de poissons vers le nord, entraînant une redistribution des ressources halieutiques et une menace sur certaines espèces.

Face à ces défis, réduire la pression humaine semble être la voie à suivre pour sauvegarder les écosystèmes marins, gage d'une meilleure résistance face à la hausse des températures marines.

Source image : https://unsplash.com/