Les habitants des ruelles de Casablanca témoignent de l'état alarmant du climat. "C'est incroyable, la chaleur est insupportable, on dirait une période de canicule," note une citadine. Un citoyen ajoute : "Soudainement, le climat a basculé." Enregistrant des températures oscillant entre 34 et 36 degrés Celsius, Casablanca, cœur battant de l'économie marocaine, et des villes comme Agadir et Essaouira, sont saisies par une chaleur oppressante. La raison évoquée de cette situation est le choc thermique provoqué par les vents chauds du désert confrontés à l'anticyclone des Açores.
La nation marocaine est déjà épreuvée par une sécheresse sans précédent. La pluviométrie montre une baisse alarmante depuis une dizaine d'années. La tension sur les ressources en eau est permanente, et la rareté des précipitations a contraint les autorités à prendre des mesures restrictives. Un gardien de voitures, occupé à nettoyer un 4x4 dans les rues, semble inconscient du fait que son activité est maintenant restreinte à certains jours de la semaine. "Personne ne nous a prévenus," se défend-il.
"Je ne gaspille pas l'eau. Avec un seul seau, je lave deux véhicules."
Pour endiguer la situation, le gouvernement a interdit l'arrosage des espaces verts, le remplissage des piscines et même décrété la fermeture des hammams pendant trois jours par semaine. "J'ai un institut de beauté qui comprend des hammams individuels. J'ai été informée par les médias. Les autorités ont communiqué à la télévision qu'il ne faut pas ouvrir le hammam les lundis, mardis et mercredis en raison de la crise hydraulique," explique une propriétaire d'établissement.
Comme en Catalogne ou dans les Pyrénées-Orientales, de nouvelles infrastructures voient le jour. Ainsi, le Maroc a lancé la construction d'usines de dessalement d'eau de mer et promeut l'irrigation au goutte-à-goutte afin de s'adapter au changement climatique et d'atténuer ses impacts.
Le Maroc face au défi climatique
La chaleur précoce remarquée au Maroc n'est que le reflet des aléas climatiques qui bouleversent la région. Le pays se trouve à la croisée des chemins, devant concilier entre le développement économique et la préservation de ses ressources naturelles en proie à une variabilité climatique de plus en plus marquée.
Des stratégies sont mises en œuvre pour faire front à cette conjoncture défavorable. La modernisation des pratiques agricoles et l'investissement dans des technologies innovantes de conservation de l'eau sont des priorités affirmées. La lutte contre les effets du changement climatique s'inscrit dans une démarche de développement durable où chaque goutte d'eau compte.
[Thread] Un évènement spectaculaire est en cours au Maroc, dont l'agriculture est déjà terrassée par une sécheresse historique. En plein mois de février, la température atteint 35.7°C à Agadir. A minuit, il faisait encore 30.5°C à Sidi Ifni. Rappelons qu'en août dernier, Agadir… pic.twitter.com/Ji30Xronwn
— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) February 14, 2024