L'organisation non gouvernementale Oxfam a publié ce jeudi un rapport intitulé "la soif du profit" où elle exerce une critique sévère contre la monopolisation des ressources en eau par les entreprises mondiales. Cette analyse met en avant la manière dont l'industrie, particulièrement le secteur agroalimentaire, amplifie les tensions sur l'eau potable, une ressource de plus en plus rare. Dans le contexte du réchauffement climatique, cela affecte un individu sur trois dans le monde qui, d'après les chiffres de l'ONU, ne bénéficie pas d'un accès sain à l'eau.
L'étude accentue l'inquiétude quant à la croissance non viable de la consommation d'eau à l'échelle planétaire, produite par un système économique centré sur l'extraction et la productivité excessive. Cette situation a un impact direct sur les droits humains, en exacerbant les inégalités et en mettant en danger les populations qui pâtissent déjà du manque d'accès à l'eau potable.
'Les sociétés privées prennent possession de l'eau et la polluent while ils génèrent des profits, aggravant les inégalités et devenant un fardeau pour les populations les plus vulnérables.' - affirme Oxfam dans son rapport.
La notion d'accaparement des ressources aquatiques s'inscrit, selon l'ONG, dans une dynamique néocoloniale où les besoins des pays développés sont comblés au détriment des nations en développement.
Adaptation à la diminution de l'eau
Le document cite des exemples concrets de cette exploitation, comme les importations massives par les pays riches, de marchandises à forte consommation d'eau provenant de régions confrontées à la sécheresse, l'implantation d'industries polluantes, et l'extraction de minéraux rares dans des zones déjà affectées par le stress hydrique.
Des entreprises comme la compagnie pétrolière Perenco en Colombie qui extrait de grandes quantités d'eau pour un faible rendement en pétrole, et le secteur de l'eau en bouteille, fortement critiqué pour sa tendance à exploiter et aggraver les pénuries, sont spécifiquement ciblées par le rapport. Quentin Ghesquière, d'Oxfam, souligne que, dans certains cas, l'eau en bouteille est vendue '150 à 1 000 fois' le prix de l'eau du robinet.
Oxfam soulève également le problème de la gestion de l'eau en France, considérée comme si elle était inépuisable, alors qu'une adaptation est cruciale face à sa rareté croissante. L'agriculture et les pratiques de stockage à travers des retenues d'eau financées par les fonds publics sont particulièrement scrutées. Pour améliorer la situation, Oxfam propose d'établir un ensemble de normes législatives pour réguler les activités des multinationales au niveau international et européen et recommande des changements pratiques au sein de l'industrie agroalimentaire.
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