La survie des poussins de manchots empereurs en Antarctique est gravement menacée par des niveaux sans précédent de fonte des glaces, marquant la deuxième année de conditions extrêmes depuis les premiers relevés en 2018. L'analyse menée par l'observatoire British Antarctic Survey met en évidence une corrélation directe entre les perturbations climatiques et le décès des jeunes oiseaux.
Le cycle reproductif de ces manchots est adapté à l'environnement glacé de l'Antarctique, leurs œufs éclosant en hiver et les poussins étant élevés jusqu'à l'apparition d'un plumage waterproof. Néanmoins, lorsque la glace fond prématurément, les jeunes, encore dépourvus de plumes adéquates, sont exposés au risque de noyade ou d'hypothermie.
Migration des colonies vers des zones plus sûres
En 2023, les effets de la fonte anticipée ont été constatés sur quatorze des soixante-six colonies répertoriées, augmentant ainsi significativement le taux de mortalité chez les poussins. Bien qu'une partie des colonies aient migré vers des zones de glace plus stables, Peter Fretwell, l'auteur principal de l'étude, précise que cette réaction d'adaptation pourrait n'être qu'une mesure provisoire, « il y a un nombre fini de régions accessibles pour leur reproduction ».
Le nombre de manchots empereurs avoisine les 250 000 couples reproducteurs, mais les prévisions sont alarmantes. Deux années consécutives de fonte minimum record de la banquise durant l'été austral ont été observées, passant en dessous des deux millions de kilomètres carrés. Les chercheurs alertent sur une possible diminution de la population de manchots empereurs jusqu'à 99% d'ici à 2100 si les émissions de gaz à effet de serre et la fonte des glaciers persistent au rythme actuel.
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