La résilience de Font-Romeu : optimisme malgré la sécheresse
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La résilience de Font-Romeu : optimisme malgré la sécheresse

Au milieu des Pyrénées-Orientales, la station de Font-Romeu enregistre une saison remarquable malgré une dépendance croissante à la neige de synthèse.

Au cœur des Pyrénées-Orientales, la station de ski de Font-Romeu fait face à des défis climatiques sans précédent en s'appuyant sur la neige artificielle pour compenser un déficit en neige naturelle. Alors que les récentes températures douces et l'insuffisance de précipitations mettent à rude épreuve l'industrie locale du ski, les installations de neige synthétique sont devenues un outil crucial pour maintenir les pistes opérationnelles. Cependant, l'impact écologique de cette dépendance à la technologie interroge et soulève des débats importants.

Font-Romeu, située non loin de la frontière espagnole, s'est toujours armée de canon à neige pour soutenir ses activités hivernales. La station, qui a récemment investi massivement dans ses infrastructures, avec notamment l'ajout d'une nouvelle télécabine, espère poursuivre son exploitation jusqu'à la moitié du XXIe siècle. Les critiques ne manquent pas à l'égard de cette stratégie, notamment en raison de la récente analyse critique de la Cour des comptes qui accuse la station de négliger les répercussions du changement climatique sur son avenir.

Une transition économique soutenue par le ski

Face aux recommandations sceptiques de la Cour des comptes, les responsables locaux de Font-Romeu se défendent de tourner le dos aux enjeux environnementaux. Jacques Alvarez, le directeur de la station, réfute l'idée d’un développement à l'encontre de la nature. Il insiste sur le fait que l'économie de la région dépend majoritairement de l'industrie du ski et que cette dernière finance les efforts de transition vers une économie plus diversifiée et durable.

"Nous sommes conscients de la réalité du dérèglement climatique, qui s'est manifesté plus rapidement que prévu. La présence ici en t-shirt fin janvier parle d'elle-même. Nous sommes ouverts au débat, mais nous avons aussi des arguments à faire valoir."

Jacques Alvarez, directeur de Font-Romeu

Dans un paysage où la neige artificielle occupe une place prépondérante, les records d'affluence confirment la popularité du ski, même dans un contexte écologique controversé. Les centaines de canons à neige de la station, qui combinent l'eau et l'air comprimé pour produire la neige, attirent des milliers de skieurs chaque année, parfois même à l'ombre d'une sécheresse historique.

La gestion de l'eau au cœur des préoccupations

Même si la station bénéficie d'une autorisation légale pour puiser un volume significatif d'eau dans le lac voisin pour alimenter ses canons à neige, certains, notamment les militants écologistes, critiquent cet usage de la ressourc esoulignant que l'eau prélevée en hiver est restituée trop tardivement au printemps, ce qui peut perturber le cycle naturel de l'eau.

"Ce n'est pas un problème de changement climatique, mais un déni de l'urgence à préparer une situation de plus en plus compliquée."

Vincent Vlès, urbaniste

La question du partage équitable de cette ressource en eau, qui se raréfie sous l'effet des sécheresses récurrentes, devient critique. Surtout lorsque des villages sont alimentés par des camions-citernes, et que l'agriculture locale fait face à des déficits hydriques inquiétants. L'avenir de la neige artificielle et de l'industrie du ski dans des régions telles que Font-Romeu pourrait bien être remis en question si ces défis climatiques persistent.

Source image : https://www.letelegramme.fr/




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