Un panel représentatif de nations, parmi lesquelles figurent la Chine, les USA et le Brésil, se sont rassemblées le 21 mars à Bruxelles pour discuter de la renaissance du nucléaire. Les défis climatiques actuels couplés aux tensions énergétiques résultant de la crise en Ukraine, remettent l'énergie atomique sur le devant de la scène. La tenue de ce sommet, non loin de l'emblématique Atomium, symbole de progrès et d'innovation technologique depuis 1958, fait écho aux décisions de la COP28 où la multiplication par trois des capacités nucléaires mondiales d'ici 2050 a été préconisée.
L'Italie se joint aux discussions bien qu'elle ait délaissé l'atome après les tragédies de Tchernobyl et Fukushima. Le pays a significativement réduit sa dépendance au gaz russe, mais demeure fortement lié aux importations énergétiques. De son côté, la Pologne, malgré son abandon d'un projet nucléaire dans les années 90, s'aligne à nouveau sur cette voie, étant encore fortement dépendante du charbon. Pour ces deux nations, atteindre la neutralité carbone prônée par l'Union européenne représente un défi de taille.
Opinion publique italienne : le nucléaire divise
Le gouvernement italien exclut la construction de nouvelles centrales nucléaires sur le territoire et privilégie des partenariats avec des pays producteurs, ainsi que le développement de petits réacteurs. Envisageant même la technologie de la fusion nucléaire, l'Italie avance avec circonspection dans ce domaine. Un sondage automnal a révélé une division de l'opinion publique, avec environ 50% d'avis favorables au nucléaire. La question de la réversibilité des choix exprimés par référendum reste une épineuse problématique politique.
Pologne : un virage nucléaire en préparation
Forte consommatrice de charbon, la Pologne se tourne résolument vers le nucléaire avec un contrat signé avec l'américaine Westinghouse pour la construction de sa première centrale. Bien que ce choix évince EDF, l'accueil de ce projet est majoritairement positif, avec près de 90% des Polonais soutenant la construction de centrales nucléaires.
Cependant, les scientifiques expriment des réserves quant à l'impact environnemental de la centrale, en particulier concernant son système de refroidissement qui prévoit de rejeter dans la Baltique de l'eau plus chaude pouvant perturber les écosystèmes locaux. Malgré ces objections, la Pologne soutiendra ses centrales à charbon jusqu'en 2028 tout en se projetant dans l'ère nucléaire.
Sommet sur l'énergie nucléaire : la relance de l'atome vue d'Italie et de Polognehttps://t.co/o6O48DVxUT
— franceinfo (@franceinfo) March 21, 2024
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