Les arbres urbains, un impact mitigé sur la qualité de l'air
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Les arbres urbains, un impact mitigé sur la qualité de l'air

La plantation d'arbres dans les villes semblait être une solution efficace pour combattre la pollution, mais de récentes recherches révèlent que leur impact sur la réduction des particules fines est négligeable, voire contre-productif par endroits.

De plus en plus de municipalités se mettent à verdir leurs villes et les microforêts urbaines émergent un peu partout dans l'hexagone pour lutter contre la pollution atmosphérique citadine. Or, Mathilde Fontez, la rédactrice en chef du magazine scientifique Epsiloon, nous présente une nouvelle perspective qui remet en cause cette croyance populaire.

Une récente recherche menée par une équipe scientifique de Norvège révèle que les arbres ont un effet beaucoup plus limité sur la réduction des polluants atmosphériques qu'on ne le pensait auparavant. Cette étude a utilisé des données de plus de 2600 stations de surveillance de la qualité de l'air en Europe et aux États-Unis sur une décennie. En combinant ces informations avec des images satellites, les chercheurs ont pu déterminer que la présence d'arbres n'était responsable que d'une diminution marginale de 0,8% des polluants sur dix ans.

En effet, les diminutions observées en matière de pollution étaient davantage attribuables aux politiques de réduction des émissions qu'à l'action directe des arbres. L’étude indique que les conditions météorologiques telles que l'humidité de l'air ont un impact bien plus significatif, jusqu'à dix fois supérieur, sur la pollution que la végétation urbaine.

Plus surprenant encore, l'étude a démontré que dans des espaces confinés, tels que des rues étroites, les arbres pouvaient même augmenter la concentration de polluants de l'air de 20 à 96%. Les arbres réduisent le mouvement de l'air et peuvent piéger des particules près du sol qui seraient autrement dispersées.

Les stratégies actuelles de lutte contre la pollution urbaine reposent souvent sur la végétalisation. Cependant, ces découvertes suggèrent que d'autres formes de végétation, comme les haies denses et basses situées au milieu des voies de circulation, pourraient être plus efficaces pour filtrer l'air.

Il est important de noter, toutefois, que les arbres présentent toujours d'autres avantages considérables. Ils jouent un rôle clé dans la réduction des îlots de chaleur urbains, l'absorption des eaux pluviales et l'amélioration globale du bien-être des habitants. Mais leur capacité à purifier l'air semble être plus complexe et moins directe qu'on ne le croyait.

Source image : https://app.leonardo.ai/ai-generations




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