Face aux tensions croissantes relatives à la gestion de l'eau en agriculture, le collectif 'Bataille pour la Terre' incite à un élan de solidarité ce 25 mars, sous la forme de manifestations devant les préfectures et gendarmeries dans différentes régions, un an après les affrontements survenus lors d'une mobilisation interdite à Sainte-Soline en Deux-Sèvres, qui avait occasionné de nombreuses victimes, y compris deux agriculteurs plongés dans le coma.
Les infrastructures au centre de ces disputes, souvent qualifiées de 'mégabassines', sont en réalité de colossaux réservoirs d'eau destinés à pallier les besoins en eau des cultures agricoles dans des périodes critiques. Ces constructions, majoritairement répandues dans l'ouest français, notamment près du marais Poitevin, sont des cuvettes géantes revêtues de plastique à l'épreuve de l'eau, bordées de digues imposantes, pouvant couvrir plus de dix hectares et retenir des millions de litres d'eau.
Le principe de fonctionnement des réserves
Pour remplir ces méga-structures, il est généralement fait appel au pompage dans les nappes souterraines pendant l'hiver. L'argument avancé par les défenseurs de ce système est la captation de l'eau en période abondante pour assurer une distribution régulée lors des mois secs, garantissant ainsi la pérennité des exploitations agricoles affectées par la sécheresse.
Cependant, ces gigantesques bassins hydriques font face à une vague de critiques. Les contestataires mettent en avant un assèchement préjudiciable des nappes phréatiques au profit d'un petit nombre, alors que le reste des usagers subit les conséquences. D'autres problématiques comprennent l'évaporation significative de l'eau stockée et le risque de prolifération d'algues et de bactéries. La question de la pertinence des cultures à forte consommation d'eau est également soulevée par les opposants.
La perspective gouvernementale
Le gouvernement, pour sa part, défend l'utilisation des réserves d'eau et rejette l'appellation 'mégabassines'.
L'agenda de l'exécutif consiste à assouplir, simplifier les procédures d'installation et de financement de ces infrastructures, avec des investissements de plusieurs dizaines de millions d'euros, en geste face à la colère latente des agriculteurs
Malgré une série de projets annulés ou mis en pause à la suite de recours administratifs, certaines réserves déjà construites ont été interdites de remplissage.
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