Lors d'une discussion autour de la consommation responsable de café, Guillaume Chesneau, à la tête de Nespresso, a lancé un pavé dans la mare en prétendant que ses capsules avaient une empreinte environnementale moins pesante que les alternatives moulues ou en grain. Cette déclaration, émise sur les ondes de franceinfo, soulève la question de la véritable écocompatibilité entre les différentes méthodes de délectation du café.
Cette affirmation est partiellement exacte, bien que certaines recherches dressent un bilan d'impact carbone analogue entre les capsules et le café filtré. L'étude réalisée par l'Université du Québec à Chicoutimi, qui regroupe divers travaux scientifiques, indique que l'empreinte carbone d'une capsule est inférieure sur l'ensemble du cycle de vie du café que celle d'une tasse de café traditionnellement filtré."La quantité de café employée et l'intensité carbone de l'électricité consommée par les appareils électroménagers (comme la machine à café, la bouilloire et le lave-vaisselle) influent significativement sur l'empreinte carbone", mentionnent les auteurs de cette recherche.
Optimisation des ressources grâce aux capsules
Consommer une capsule de café contribue à une utilisation plus justifiée des ressources, évitant le gaspillage grâce à un dosage précis. "L'utilisation des capsules peut économiser entre 11 et 13 grammes de café par tasse comparativement au café filtre", souligne l'étude québécoise. Ils ajoutent que, dans le cas du café Arabica produit au Brésil, les économies de café se traduisent par une réduction des émissions de CO2 excédant celles générées par la fabrication et l'élimination d'une capsule en plastique.
Cependant, n'abandonnez pas tout de suite votre cafetière classique. D'autres analyses, comme celle orchestrée par le cabinet Quantis pour Nespresso en 2018, expliquent qu'à usage équivalent, l'empreinte carbone des deux méthodes de préparation de café est quasi identique. Par ailleurs, une investigation de 2015 par Quantis suggère que, selon les habitudes de consommation, les effets néfastes sur l'environnement des capsules et du café filtré sont semblables.
La problématique des déchets générés par les capsules
Les critiques fréquentes à l'encontre des capsules se concentrent sur leur production de déchets. D'après l'Ademe, les capsules réalisées en plastique ou aluminium provoquent un volume de déchets dix fois supérieur comparé à un conditionnement traditionnel de café à quantité égale. Mais la majeure partie de l'empreinte carbone d'une tasse de café provient de la production des grains.
Actuellement, la France voit défiler 16 capsules vendues chaque seconde, soit environ 500 millions à l'année. En réponse, certains producteurs offrent des options telles que le recyclage des capsules ou l'utilisation de dosettes biodégradables ou réutilisables. "En mettant de côté les capsules, nous avons l'impression d'être de meilleurs consommateurs de café. Cependant, se concentrer exclusivement sur cette facette dévie du débat les véritables mesures pour diminuer l'empreinte carbone", argumentent les scientifiques canadiens.