4 000 litres d’eau invisible consommés par jour par personne Lecture : 4 min
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4 000 litres d’eau invisible consommés par jour par personne

Un Français consomme en moyenne 148 litres d’eau par jour, que ce soit pour faire la cuisine, pour se laver, pour l’entretien de son logement ou, tout simplement, pour boire. C’est du moins la partie émergée de l’iceberg, car la production de tous les biens de consommation que nous utilisons au quotidien nécessite, elle aussi, de grandes quantités d’eau. Cette eau invisible représente chaque jour des milliers de litres par personne.

Une consommation d’eau invisible largement supérieure à la consommation directe

À la fin du 19ème siècle, un Français ne consommait que 15 à 20 litres d’eau par jour. En 2004, la consommation quotidienne par habitant atteignait les 165 litres. À l’heure actuelle, elle a légèrement baissé, avec en moyenne 148 litres consommés par jour et par personne, toutes utilisations confondues.

Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, la majeure partie de cette consommation, 93 % en tout, est consacrée à l’hygiène, qu’il s’agisse des bains et des douches, du lavage du linge, de la voiture et de la vaisselle, de la chasse d’eau ou de l’arrosage du jardin. 7 % de la consommation quotidienne est réservée à la préparation des repas et à la boisson.

Toutefois, il ne s’agit là que de la consommation visible et directe d’eau. En effet, de la nourriture que nous mangeons aux vêtements que nous portons, sans oublier les appareils électroniques et autres objets utilisés chaque jour, notre consommation indirecte d’eau est beaucoup plus élevée.

Cette consommation d’eau « invisible » atteint, en moyenne, 4 000 litres par jour et par personne, comme le révèle Esther Delbourg, économiste de l’environnement spécialisée dans les questions de ressources en eau, dans un récent reportage d’Envoyé Spécial.

 

Vêtements, aliments, matériel informatique : une empreinte en eau considérable

Ainsi, lorsque vous buvez une tasse de thé, vous pensez consommer environ 150 ml d’eau. Pourtant, la culture, la récolte, la transformation, le conditionnement et le transport de votre sachet de thé ont nécessité environ 30 litres d’eau. Si vous versez dans votre tasse un nuage de lait, vous ajoutez à votre consommation 10 litres d’eau « invisible », et 6 litres de plus pour une cuillère à café de sucre. Votre tasse de thé de 150 ml aura donc en réalité nécessité 46 litres d’eau.

D’après l’organisation Water Footprint Network, qui calcule l’empreinte en eau des consommateurs, des systèmes de production et des entreprises, en achetant un jean, vous consommez 8 000 litres d’eau invisible. La culture du coton nécessite de grandes quantités d’eau, de même que les différents procédés de délavage du textile. Pour un T-shirt, il ne faut pas moins de 2 700 litres d’eau.

L’alimentation n’est pas en reste, qu’il s’agisse des végétaux ou des produits d’origine animale. D’après Water Footprint Network, le chocolat, le café et la viande bovine occupent le trio de tête des aliments nécessitant le plus d’eau.

  • Il faut 17 196 litres d’eau pour produire un kilo de chocolat ;
  • 15 897 litres pour un kilo de café ;
  • Pour un kilo de viande bovine, 15 415 litres d’eau sont utilisés, soit environ 7 500 litres pour une simple entrecôte ;
  • 14 218 litres pour un kilo de noix de cajou ;
  • 11 363 litres pour un kilo de pistaches ;
  • 8 047 litres pour un kilo d’amandes ;
  • Un seul œuf nécessite environ 200 litres d’eau ;
  • 325 litres pour une baguette de pain.

Quant aux ordinateurs, ils alourdissent considérablement la facture pour l’environnement, un ordinateur nécessitant, pour la fabrication de tous ses composants, pas moins de 100 000 litres d’eau.

 

Mais l’agriculture et l’industrie ne sont pas les secteurs d’activité qui prélèvent le plus d’eau, avec respectivement 9 et 10 % des prélèvements. La palme revient au secteur de l’énergie, qui prélève à lui seul 64 % d’eau, en grande partie utilisée pour refroidir les centrales nucléaires, d’après les chiffres de Water Footprint Network, du Centre d’information sur l’eau (CIEAU) et du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).


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