Une 6ème frontière planétaire franchie : le cycle de l’eau douce
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Une 6ème frontière planétaire franchie : le cycle de l’eau douce

Après une cinquième frontière planétaire qui a été dépassée en février 2022, une sixième vient d’être franchie, selon un rapport publié le 28 avril dernier. Le cycle de l’eau est plus que jamais en danger et pourrait entrainer de nombreuses sécheresses partout dans le monde.

Six limites planétaires sur neuf dépassées

Alors qu’une cinquième frontière a été dépassée en février 2022, celle de la pollution chimique, à peine quelques mois plus tard, une nouvelle limite vient d’être franchie. Selon une nouvelle étude parue dans le journal Nature en avril dernier, des experts tirent la sonnette d’alarme sur la sécurité de l’eau douce sur la planète.

« C’est l’effet domino. À partir du moment où vous avez des sols de très mauvaise qualité, sans matière organique, on n’a plus de capacité de conserver notre eau », explique Emma Haziza, hydrologue, au micro de France Inter.

Une donnée scientifique indispensable

Il existe aujourd’hui neuf frontières déterminées par des scientifiques qui, selon eux, ne doivent pas être dépassés si l’on veut conserver une planète viable. Ce sont des seuils de sécurité qui sont indispensables pour comprendre l’état de la planète à l’heure actuelle. Plus le nombre de frontières franchies augmente, plus l’écosystème planétaire pourrait être gravement déséquilibré.

Parmi ces neuf limites, cinq d’entre elles ont déjà été dépassées. Il s’agit du changement climatique, de l’érosion de la biodiversité, des perturbations globales du cycle de l’azote et du phosphore, de l’usage des sols et enfin de la pollution chimique. Vient désormais s’ajouter à cette triste liste le cycle de l’eau.

Il reste désormais trois limites qui n’ont pas encore été franchies, celles de l’acidification des océans, de la déplétion de couche d’ozone et des aérosols atmosphériques.

Le seuil de sécurité de l’eau douce franchi

Lors de la journée de l’eau qui s’est déroulée le 22 mars 2022, nous avions rappelé que l’agriculture et l’élevage étaient responsables de près de 70 % des prélèvements d’eau douce dans le monde. C’est pourquoi l’agriculture de demain est un enjeu capital pour l’avenir de l’humanité sur la planète.

« L’européen moyen que l’on est consomme entre 5000 et 7000 litres d’eau par jour. C’est la question de notre assiette, de la manière dont on s’habille. C’est ce qu’on appelle de l’eau virtuelle. Elle est en train d’être perdue sur tous les continents », nous rappelle Emma Haziza.

C’est à cause de nos modes de vie, qu’en France, par exemple, 35 % des nappes phréatiques sont dans état médiocre. De nombreux produits ou substances vont « se retrouver dans nos rivières : nos hormones, nos pesticides, nos vaccins, nos antibiotiques » et donc les polluer.

L’eau verte et l’eau bleue

Vous ne connaissez peut-être pas la différence entre ces deux types d’eau, pourtant les deux sont indispensables à nos modes de vie. L’eau bleue désigne les lacs et les rivières tandis que « l’eau verte est celle que l’on ne voit pas ». Il s’agit des précipitations atmosphériques qui sont absorbées par les végétaux.

 

Des conséquences déjà visibles sur le cycle de l’eau

Emma Haziza rappelle que les conséquences sont déjà présentes partout dans le monde et que la désertification en cours entraîne des problèmes majeurs dans le cycle de l’eau. Les sols arides ne sont plus capables de stocker l’eau et engendrent de nombreuses sécheresses qui touchent tous les continents. On pense souvent à l’Afrique quand on entend parler de sécheresse, mais ces phénomènes se passent également en Asie ou encore en Amérique. Emma Haziza parle même d’une « acidification généralisée, globalisée ».

 

Pourtant, on sait aujourd’hui faire face aux sécheresses. Il faut créer dès maintenant des zones végétales pour ralentir ce phénomène. Revégétaliser est un enjeu important, mais dont les conséquences seront moindres si la déforestation continue de dévorer des forêts dans le monde entier.

Bien que certains territoires ne pourraient peut-être pas connaître un retour en arrière, la majeure partie du monde peut d'ores et déjà lutter contre ce déséquilibre de l’écosystème planétaire.




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