Quelles sont les 9 limites planétaires identifiées ?
Ces valeurs, issues d’une démarche scientifique, servent à fournir un cadre qualitatif et quantitatif sur les impacts environnementaux de nos manières de vivre sur la stabilité et la résilience de la Terre. Ce sont, en quelque sorte, des frontières écologiques. Si nous les franchissons, nous dépassons les limites de la durabilité de notre système terrestre et des conditions de vie de l’espèce humaine. Ce concept doit nous inciter à des prises de conscience pour changer nos modes de production et de consommation.
Ces neuf frontières planétaires commencent à être prises en compte et reconnues par plusieurs États et de nombreux organismes (France, UE, ONU). Jusqu’à mi-janvier 2022, nous en avions déjà franchi 4 :
- Le changement climatique
- L’érosion de la biodiversité
- Le changement d’utilisation des sols
- Le déséquilibre de l’azote et du phosphore (flux biogéochimiques)
La 5ème limite planétaire, celle de la pollution chimique (ou introduction d’entités nouvelles dans la biosphère), vient d’être franchie le 18 janvier 2022. Cette information est passée presque inaperçue, faisant penser à la sortie du rapport du GIEC en août 2021 et au film Don't Look Up.
L’acidification des océans est la 6ème et prochaine limite planétaire. La 7ème concerne la déplétion de la couche d’ozone, la 8ème les aérosols atmosphériques, enfin la 9ème l’usage de l’eau douce.
Pollution chimique : la 5ème frontière planétaire franchie !
La pollution chimique, qui a été créée et introduite par l’homme, devient extrêmement dangereuse pour notre planète.
Olivier Fontan, ancien directeur exécutif du Haut Conseil pour le Climat réagit : « on meurt étouffés de nos produits chimiques et plastiques ».
- La production de produits chimiques manufacturés a été multipliée par 50 depuis 1950 et pourrait à nouveau tripler d’ici 2050.
- Il existe plus de 350 000 types de produits sur le marché.
- Entre 2000 et 2015, la production de plastique a augmenté de 79 %.
- Plus de 10 000 produits chimiques entrent dans la composition des plastiques. De plus, leur dégradation crée de nouvelles combinaisons de produits qui génèrent de nouvelles dégradations, tout en augmentant sensiblement les risques environnementaux.
- La production des plastiques continue à augmenter malgré les efforts déployés dans certains pays pour réduire les déchets.
- La masse totale de tous les plastiques présents sur terre équivaut à plus de deux fois la masse de tous les mammifères vivants.
- Environ 80 % des plastiques produits restent dans l’environnement.
Il est important de préciser que ces produits chimiques affectent les autres frontières planétaires, car nous faisons appel à des combustibles fossiles pour les produire, et les microplastiques polluent les réserves d’eau douce.
Comment stopper l’hémorragie ?
S’il n’est peut-être pas encore trop tard pour agir, la solution de l’économie circulaire n’est pas forcément la meilleure ni la seule à devoir être mise en place rapidement pour voir des améliorations. Le fait de concevoir et de créer des produits pour qu’ils puissent être recyclés et non disséminés dans la nature ne peut pas tout résoudre. Il faut avant tout réduire drastiquement la production de produits plastiques qui mène à cette pollution chimique.
Les plus gros producteurs de ces polluants sont les pays du Nord. Il est primordial de fixer un plafond de production et de rejet des produits chimiques. L’urgence d’agir avant que les 9 limites planétaires soient franchies et nous entrainent inexorablement vers une catastrophe climatique doit être prise en compte par chaque pays et chaque industriel, pétrolier et gazier.
