Un peu partout sur le territoire, les syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs se rassemblent et manifestent leur colère contre le traité de libre-échange européen qui mettrait en péril la filière française.
Si l’Union européenne semble majoritairement favorable à la ratification d’ici la fin de l’année de cet accord avec les pays du Mercosur, les agriculteurs manifestent pour tenter de faire barrage à une stratégie commerciale qui fragiliserait dangereusement notre économie.
Quels sont les enjeux ?
Destiné à fluidifier les échanges commerciaux entre l’UE et les cinq principaux pays d’Amérique latine (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Bolivie), la signature du traité en l’état permettrait d’abolir de façon plus ou moins progressive, 90 % des droits de douane existant aujourd’hui.
Cela concernerait entre autres les secteurs:
- médicaux
- automobiles
- textiles
- viticoles
- alimentaires
Pourquoi les agriculteurs français se sentent-ils menacés par ce traité ?
Les exportations mondiales tricolores sont en baisse significative depuis quelques années. Dans l’hexagone, la filière est accablée par des normes phytosanitaires et exigences réglementaires toujours plus drastiques, alors qu’elles sont beaucoup plus souples et largement moins onéreuses outre-Atlantique.
Dans un contexte inflationniste, le risque d’un secteur qui s'effondre à cause d’un monopole de marché étranger sur des denrées alimentaires de moindre qualité à bas coût est omniprésent.
Ces accords commerciaux sont jugés déloyaux par les Français qui se sentent doublement menacés sur leurs propres terres.
Je veux rassurer tous nos agriculteurs :
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 17, 2024
Nous ne renoncerons pas à notre souveraineté alimentaire. La France ne soutiendra pas l’accord UE-Mercosur dans sa version actuelle. pic.twitter.com/8qyqJQeaCo
Pourquoi l’UE semble favorable au traité du Mercosur ?
Si la souveraineté économique de la France peut être mise en péril par cet accord avec l’Amérique-Latine, d'autres pays de l’union y voient une opportunité.
L'Allemagne par exemple, qui rayonne dans le monde au travers de son industrie automobile pourrait avoir un intérêt supérieur aux autres nations à supprimer les 35 % à l’exportation de taxes sur les véhicules.
En effet, les sous-sols des pays d’Amérique latine disposent de ressources naturelles stratégiquement indispensables à la transition énergétique des pays industrialisés (comme le lithium pour les batteries électriques des voitures, le cobalt, etc.). En facilitant l’extraction de métaux lourds pour permettre aux pays de l’UE de s’approcher des objectifs fixés par l’Accord de Paris sur les changements climatiques, certains agriculteurs se sentent sacrifiés.
Source image : https://app.leonardo.ai/