Comment adopter la sobriété dans notre consommation ?
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Comment adopter la sobriété dans notre consommation ?

Nos décisions d'achat ne sont en aucun cas anodines, car elles laissent une empreinte environnementale et sociale significative, souvent sous-estimée. Adopter et embrasser la sobriété dans notre consommation implique d'adopter une approche consciente et responsable au quotidien, en harmonie avec nos besoins personnels et les limites de notre planète. Mais comment passer de la théorie à la pratique pour réellement changer les choses ? Tentons d’y répondre et de vous guider.

La sobriété : un concept difficile à définir

C’est un mot qui recouvre bien des significations. Son sens varie souvent d'une personne à l'autre. La sobriété est parfois associée à l’alcoolémie. Dans ce cadre, le terme s’oppose à l’état d’ébriété et désigne plutôt une consommation raisonnable ou nulle.

La sobriété peut aussi faire référence à une exigence morale. La personne se comporte alors avec une certaine retenue.

Les pouvoirs publics se sont également emparés du terme dans un contexte de crise de l’énergie et l’expression « sobriété énergétique » a vu le jour. Mais le champ d’application de ce concept est bien plus vaste.

Comme l’explique Valérie Guillard, auteure du livre Comment consommer avec sobriété, docteure en science de gestion et professeure à l’Université Paris-Dauphine : « La sobriété n’est pas spontanément associée à la consommation de biens matériels ». Dans cette optique, il est plus souvent question de consommation responsable ou de minimalisme.

L’ADEME propose la définition suivante :

« Dans un contexte où les ressources naturelles sont limitées, la sobriété consiste à nous questionner sur nos besoins et à les satisfaire en limitant leurs impacts sur l’environnement. Elle doit nous conduire à faire évoluer nos modes de production et de consommation et plus globalement nos modes de vie, à l’échelle individuelle et collective ».

La sobriété est-elle incompatible avec notre modèle économique ?

Anaïs Rocci, sociologue à l’ADEME, explique que « consommer, c’est exister, c’est s’intégrer dans la société ». Elle ajoute également que la consommation « est à la fois la réponse à des besoins physiologiques, mais c’est aussi une source de plaisir, une source de distinction sociale ».

L’ADEME constate que la sobriété est une aspiration individuelle grandissante, mais pas encore un projet de société. Le système économique actuel reste ancré dans un modèle consumériste. D’un côté, les consommateurs sont invités à être plus responsables dans leurs achats, de l’autre la publicité omniprésente, les soldes et le marketing de l’urgence poussent à la surconsommation.

C’est ce qui ressort également dans le baromètre de l’ADEME :

  • 74 % des Français considèrent qu’acheter des produits sans en avoir besoin est une forme de gaspillage
  • 61 % déclarent avoir changé certaines de leurs pratiques au quotidien afin de limiter leur impact

Mais dans le même temps :

  • 60 % des Français aimeraient pouvoir s’acheter plus souvent des choses qui leur font envie
  • 88 % pensent que la société dans laquelle nous vivons nous pousse à acheter sans cesse.

Dans ce contexte, rappelons que la sobriété choisie ne doit pas nécessairement être synonyme d’austérité. Il faut avant tout intégrer le fait que la culture du superflu et le matérialisme ne rendent pas plus heureux.

Un état des lieux de ses pratiques comme point de départ vers une consommation éclairée

La notion de sobriété ne doit plus se cantonner aux débats universitaires. Elle doit prendre place au quotidien dans nos modes de consommation.

Mais comment savoir où se situe le curseur d’une consommation sobre ? Et comment savoir quelles actions doivent être mises en place pour tendre vers une consommation éclairée pour plus de sobriété ?

Pour commencer, il est possible pour chacun de calculer l’impact de son mode de vie sur l’environnement. L’ADEME ou encore WWF proposent l’accès à des calculateurs d’empreinte écologique qui reprennent les grandes catégories du quotidien telles que l’alimentation, le transport, le logement, le numérique… À partir de cet état des lieux, il est possible d’envisager des pistes d’action personnalisées.

 

La méthode BISOU : un outil concret au service de la sobriété

La méthode BISOU est un concept simple qui permet de lutter contre les achats compulsifs. Créé par Marie Duboin et Herveline Verdeken, cet acronyme permet de ne plus céder à la tentation face aux promotions ou aux publicités. Un outil au service des consom’acteurs qui souhaitent reprendre le contrôle de leurs achats pour une consommation plus responsable.

La méthode BISOU est un moyen mnémotechnique pour retenir les 5 questions à se poser avant d’acheter.

B comme Besoin

  • Avez-vous vraiment besoin de ce nouvel objet ?
  • Ou encore quel besoin ce nouveau produit va-t-il combler ?

L’intérêt ici est de réussir à distinguer un véritable besoin d’un désir superflu.

I comme Immédiat

  • Est-ce que cet achat va satisfaire un besoin immédiat ?

Les fondatrices de la méthode préconisent de noter l’achat envisagé sur une liste d’envie, puis de laisser celle-ci de côté pendant deux semaines. Au bout de ce délai, vous pouvez constater si l’intérêt pour le produit en question est toujours aussi fort ou s’il s’agissait des effets du marketing offensif.

S comme Semblable

  • Possédez-vous un objet semblable à celui désiré ?
  • Ou l’un de vos proches en possède-t-il un ?

L’idée étant d’emprunter ou de louer autant que possible plutôt que d’acheter pour une seule utilisation.

O comme Origine

  • Comment, par qui et où cet objet a-t-il été fabriqué ?

Les conditions de fabrication, les méthodes de travail, les matières premières utilisées, le transport... Toutes ces informations sur l’impact environnemental et social d’un produit peuvent vous aider à faire des choix éclairés et soutenir des entreprises engagées en faveur de la durabilité et du respect des droits des travailleurs.

U comme Utile

  • Quel va être l’impact de cet objet dans votre quotidien ?
  • Comment faisiez-vous avant ?
  • Allez-vous l’utiliser tous les jours, une fois par mois ou quelques fois par an seulement ?

 

Adopter la règle des 5 R

Conceptualisée par Béa Johnson, la mère du zéro déchet, la règle des 5 R s’inscrit elle aussi parfaitement dans une démarche globale visant une consommation plus sobre.

Au quotidien, il est alors question de :

  1. Refuser ce qui n’est pas essentiel, dire non aux produits à usage unique...
  2. Réduire sa consommation de biens et d’énergie, mais aussi s’engager dans la réduction du gaspillage alimentaire
  3. Réutiliser les objets en les réparant ou en leur donnant une seconde vie
  4. Recycler en dernier recours lorsqu’il n’est plus possible de réutiliser
  5. Rendre à la terre en mettant en place le compostage des déchets organiques

 

Pour intégrer la sobriété dans son quotidien, il est donc essentiel de commencer par consommer moins mais mieux, privilégier la simplicité volontaire, la durabilité, adopter des pratiques zéro déchet, soutenir l’économie locale…




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