La méthode BISOU pour lutter contre les achats compulsifs Lecture : 7 min
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La méthode BISOU pour lutter contre les achats compulsifs

D’où viennent les achats compulsifs et la surconsommation ? Pièges du marketing, véritable passion ou alors trouble méconnu ? De retour à la maison et après réflexion, c’est souvent la même histoire. La tentation l’a emporté une fois de plus ! Malaise, sentiment de culpabilité et mauvais état de votre compte en banque... Comment faire pour ne plus recommencer ? Pensez BISOU ! Une méthode simplissime pour ne plus céder de manière incontrôlée. Un acronyme qui fait la part belle à la consommation responsable. Décryptage.

La méthode BISOU au service du pouvoir d’achat des consom’acteurs

La méthode BISOU permet de modifier son rapport à la consommation en reprenant le contrôle de ses achats face au marketing. Le principe est simple. Dès qu’une envie d’achat se présente, adoptez un nouveau réflexe, qui n’est pas de sortir votre carte bleue, mais plutôt de vous poser 5 questions.

1. B comme Besoin

Quel est le besoin qui vous pousse à vouloir faire cet achat ? Lorsqu’il s’agit d’achats compulsifs, le besoin est souvent d’ordre psycho-affectif plutôt que matériel.

Les marques jouent alors sur le plan émotionnel pour pousser les consommateurs à dépenser. Acheter des produits de beauté pour combler un manque de confiance en soi, faire des cadeaux pour ne pas se faire rejeter...

2. I comme Immédiateté

Est-ce que cet achat que vous êtes sur le point de faire va combler un besoin immédiat ? Il faut alors réussir à sortir des schémas du marketing offensif et se méfier des achats que vous avez tout à coup très envie de faire en période de solde, face à une promotion exceptionnelle ou une offre limitée dans le temps...

Cela ne signifie pas qu’il ne faut plus rien acheter durant ces périodes, mais plutôt qu’il faut acheter en conscience, si cette dépense était prévue et réfléchie de longue date par exemple.

Les fondatrices de la méthode BISOU conseillent alors d’avoir « une liste d’envie » où vous indiquez la date et l’achat envisagé « puis de n’y revenir que 15 jours après ». Dans une majorité de cas, après ce temps donné à la réflexion, l’intérêt pour l’objet en question s’est estompé.

3. S comme Semblable

Avez-vous chez vous un objet similaire ? Avec une fonction semblable ou que vous pourriez utiliser pour effectuer la même tâche.

Et si ce n’est pas directement chez vous, est-ce qu’un tel objet existe dans votre environnement proche, voisinage, famille ou amis ? Auquel cas plutôt que d’acheter, envisagez d’emprunter ou de louer.

4. O comme Origine

Il s’agit de s’interroger sur les origines et l’aspect éthique du produit qui vous fait de l’œil. Si vous en avez besoin, immédiatement, et que rien de semblable ne peut faire l’affaire, renseignez-vous sur les conditions de fabrication. Quelles sont les méthodes de travail et les matières premières utilisées ? Le lieu de fabrication et l’impact du transport ?

5. U comme Utilité

Allez-vous vraiment utiliser cet objet sur le long terme ? À quelle fréquence ? Quotidienne, hebdomadaire, mensuelle ou moins ? Et surtout comment faisiez-vous avant ?

Autant de questions pour ne pas céder à un achat non programmé.

L’intérêt de la méthode BISOU pour une consommation responsable

Chaque objet possède un poids caché, ainsi qu’un impact à la fois environnemental et éthique. Les matières premières mobilisées, l’énergie, l’extraction des métaux rares et les moyens de transport nécessaires constituent « le sac à dos écologique d’un objet ». Une expression pour définir l’empreinte cachée de notre consommation.

Les smartphones par exemple sont régulièrement renouvelés alors qu’ils sont toujours fonctionnels. Or, selon une étude de l’Ademe, un mobile 5 pouces représente environ 183 kg de matières premières et 33 kg d’émissions de CO2.

En questionnant cet achat selon la méthode BISOU, cette habitude de surconsommation pourrait bien changer. Car le renouvellement des téléphones portables est souvent le fruit d’un effet de mode ou une action dictée par une offre promotionnelle plus que par un besoin réel immédiat.

Faites le test de la méthode BISOU et posez-vous les 5 questions concernant vos derniers achats. Mode, électroménager, outillage, enfance, mobilier... La méthode BISOU s’adapte à tous les secteurs, puisqu’il n’y a ni bonnes ni mauvaises réponses. Juste un acronyme en écho à des questions simples et concrètes, qui vous permettent de déterminer ce qui vous semble juste. Pour consommer en pleine conscience, sans céder à la surconsommation et sans regretter que vos achats compulsifs n’impactent négativement votre budget. Et lors de votre prochaine sortie à proximité de magasins ou de galeries marchandes, souvenez-vous de la méthode BISOU !

Comment le mot BISOU est-il devenu une méthode contre les achats compulsifs ?

Le terme BISOU est ici utilisé comme moyen mnémotechnique au service d’une philosophie de vie. Tout a commencé en 2015, par la création d’un groupe Facebook : gestion budgétaire, entraide et minimalisme, qui compte aujourd’hui plus de 190 000 membres. Les raisons d’un tel succès ? Sûrement le décloisonnement des thématiques et l’ouverture sur une manière globale d’envisager son mode de consommation. La communauté grandissante de licornes, c’est ainsi que se nomment les membres du groupe, embarque volontiers dans cette dynamique qui veut en finir avec les idées reçues. Non, bien consommer et réduire son impact environnemental ne coûte pas plus cher, ne prend pas plus de temps et n’est pas réservé à une minorité.

En 2016, Marie Duboin et Herveline Giraudeau sont en pleine rédaction de leur livre « J’arrête de surconsommer ! 21 jours pour sauver la planète et mon compte en banque » aux éditions Eyrolles. Elles cherchent alors un concept court pour reprendre la philosophie globale du livre « la consommation responsable, 21 jours pour devenir consom’acteurs ».

Depuis, la méthode BISOU rencontre un franc succès. Elle est d’ailleurs mise à l’honneur dans un second livre « L’abus de consommation responsable rend heureux », toujours aux éditions Eyrolles.