Paris se mobilise contre un projet de forage pétrolier en Seine-et-Marne Lecture : 3 min
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Paris se mobilise contre un projet de forage pétrolier en Seine-et-Marne

Face à un projet de forage pétrolier autorisé en Seine-et-Marne, la ville de Paris et son opérateur Eau de Paris ont contesté en référé cette décision, pointant les risques pour l'approvisionnement en eau de la capitale.

Un nouveau chapitre s'ouvre dans la controverse environnementale en Île-de-France. La municipalité de Paris a exprimé son opposition ferme concernant un projet de forage pétrolier en Seine-et-Marne autorisé récemment par l'État français. La ville de Paris qualifie ce projet de 'potentiel désastre environnemental', qui menace des ressources en eau de plus en plus vulnérables.

Eau de Paris, l'entité gestionnaire de l'eau pour la municipalité, a rapidement réagi en adressant une demande de suspension en urgence auprès du tribunal administratif de Melun. Cela fait suite à la décision préfectorale datée du 30 janvier permettant l'initiation de travaux dans le champ pétrolifère de Nonville, situé à environ 80 kilomètres au sud-est de Paris.

Le dossier présenté par Eau de Paris souligne les risques préoccupants que représente cette extension de forage pour plusieurs aspects cruciaux :

  • la sûreté de l'approvisionnement en eau potable pour l'agglomération parisienne
  • la préservation de la biodiversité locale
  • les enjeux climatiques globaux

Dan Lert, à la fois adjoint chargé de la transition écologique à la mairie de Paris et président de Eau de Paris, a signalé que le gouvernement 'flirtait avec le danger', du fait que les puits de Villeron et Villemer, qui participent à l'approvisionnement en eau de près de 180 000 habitants parisiens et seine-et-marnais, se trouvent à proximité immédiate du site pétrolier contesté.

L'expansion de l'activité pétrolière remise en question

Bridge Energies, détenteur de la concession d’exploitation pétrolière en question jusqu'en 2034, a déjà mis en service trois puits entre 2012 et 2014. Désormais, l'entreprise vise à creuser deux nouveaux puits plus profonds de 1 500 mètres, à l'issue d'une consultation publique. L'Autorité environnementale a émis plusieurs recommandations en réponse, dont la nécessité 'd’évaluer et de prémunir contre les dangers d’un accident ou d’actes malveillants à l'origine de fuites d'hydrocarbures susceptibles de contaminer la rivière du Lunain', site protégé au titre du réseau Natura 2000.

En attendant la décision de la justice administrative sur le recours déposé en urgence, le PDG de Bridge Energies, Philippe Pont, a préféré ne pas émettre de commentaires. L'entreprise se décrit comme le plus modeste des producteurs de pétrole français, n’opérant que sur la seule et unique concession de Nonville, dont un seul forage reste actuellement productif. Le champ de Nonville, découvert dans les années 1950, avait généré approximativement 5 millions de barils entre 1959 et 1994.

La France assure seulement 1% de sa consommation pétrolière par la production nationale, principalement localisée dans le bassin parisien et en Gironde. Alors que le ministère de l'Economie s'est abstenu de commenter, une proposition du ministère délégué à l'Industrie et à l'Energie en faveur de huit nouveaux forages en Gironde avait déjà suscité l'indignation de Greenpeace France, dénonçant une 'incohérence flagrante avec les conclusions scientifiques et les engagements écologiques de la France'. Cette réaction faisait suite à une législation de 2017 envisageant la fin progressive de l'exploitation des hydrocarbures sur le territoire national d'ici à 2040.

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