À Vayres, près de Libourne, les résidents affiliés au Smicval (Syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Valorisation du Libournais Haute-Gironde) ont la possibilité de déposer des objets qu’ils n’utilisent plus au Smicval Market et de récupérer ceux dont ils ont besoin. Ce supermarché gratuit dispose de nombreux avantages.
Un nouveau modèle de supermarché
Avec ses 5 000 mètres carrés, la devise de ce nouveau genre de supermarché gratuit est simple : Donnez — Prenez – Recyclez. Dans cette déchetterie, les objets ne sont pas tous jetés, ceux encore en état sont disposés sur des étagères, prêts à être emportés.
Au Smicval Market, les déchets sont revalorisés. L’enseigne vise à changer le point de vue des usagers sur ces objets destinés à être jetés. En effet, de nombreuses personnes se débarrassent d’objets alors qu’ils sont encore en état de fonctionner. Il y en a de toutes sortes : des meubles auxquels seules quelques vis manquent, des rouleaux de papier peint entiers, des fonds de pots de peinture, des planches, etc. Ces produits peuvent encore être très utiles pour des bricoleurs ou pour dépanner en cas d’aménagement, etc.
Entre la déchetterie et le supermarché gratuit
Au Smicval Market, tout est fait pour que le consommateur ait l’impression de se rendre dans un supermarché. En effet, il y a des chariots, un accueil avec des agents pour renseigner et aiguiller les clients, des chefs de rayon, des logisticiens-manutentionnaires, des rayonnages classifiés par thématiques, etc.
Mais au final, que trouve-t-on dans les rayons du Smicval Market ? En plus des meubles, il est possible de trouver de la décoration, des jouets, des matériaux et même un rayon Hi Tech !
Comment fonctionne Smicval Market ?
Le bâtiment est moderne, l’enseigne visible et des couleurs invitent les usagers à suivre un certain circuit. Ces derniers sont invités à décharger les produits qu’ils ramènent à la déchetterie dans l’un des caddies mis à leur disposition. Ensuite, ils doivent les déposer eux-mêmes dans les rayons dédiés. Ils peuvent également indiquer sur une étiquette, le type de dysfonctionnement de leur objet.
Dans le supermarché, aucun objet n’affiche un prix, puisque tout est gratuit. C’est pourquoi les utilisateurs, après avoir déposé leurs objets, sont libres de repartir avec ceux dont ils ont besoin.
Un système presque « zéro déchet » qui fonctionne
L’ADEME a lancé l’opération « Territoire Zéro Déchet, Zéro Gaspillage » en 2015. Le but de cette opération est d’aider à financer le fonctionnement du Smicval Market. Une filière de recyclage est développée, mais en parallèle, elle permet de recréer un vrai lien social. Le but est d’enfouir moins de déchets, mais surtout, de pouvoir changer les mentalités vis-à-vis de cette habitude de tout mettre à la poubelle et de tout racheter neuf. En effet, jeter un objet qui semble désuet, ce n’est pas un acte anodin. Il ne disparaît que de notre vue, mais devient un déchet à proprement dit, avec toutes les contraintes que cela implique.
Après 1 an de fonctionnement, 65 % des objets déposés au Smicval Market sont partis avec d’autres utilisateurs. Cela représente un nombre de semi-remorques conséquent en moins pour transporter les déchets. Mais c’est surtout une grande victoire, car l’objectif fixé est atteint après moins de 3 ans d’existence : le taux de déchets enfouis s’élève à moins de 15 % par rapport à l’ancienne version de la déchetterie. Avec 160 passages par jour en moyenne, ce genre de supermarché gratuit montre qu’il existe une réelle niche à exploiter.