La transition énergétique prend forme dans la ville de Saint-Avold, en Moselle avec la mise à terre de la tour de refroidissement numéro 5 de la centrale électrique à charbon Emile-Huchet. L'opération, réalisée le dimanche 11 février, marque une étape cruciale dans l'évolution vers une production d'énergie verte. En présence de nombreux spectateurs, les 120 mètres de la structure ont été abattus à 11 heures, entassant 10 000 tonnes de béton en quelques instants.
Environ 200 professionnels, y compris des artificiers et des autorités de sécurité, ont pris part à ce qui fut symboliquement baptisé le 'foudroyage' par Jean-Michel Mazalèrat, président de GazelEnergie, la compagnie gérant la centrale.
Le tweeter Dominique Lang a immortalisé l'instant, déclarant : 'Dynamitage de la #TAR5 de la centrale thermique de #SaintAvold. Un chapitre du patrimoine industriel de la région de la Moselle se termine.'
Le charbon, classé parmi les énergies les plus polluantes en termes d'émissions de gaz à effet de serre, voit son utilisation être graduellement réduite à l'échelle mondiale. À l'issue du sommet de la COP26 à Glasgow, la France, en compagnie d'autres nations, s'est engagée à éliminer progressivement cette source fossile, bien que sa production ait été temporairement reprise en France suite à la crise énergétique découlant de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'arrêt subséquent du gaz russe, ainsi qu'en raison de maintenances réduisant la performance du parc nucléaire français.
Le futur de la centrale et l'hydrogène
Actuellement, les centrales de Saint-Avold et de Cordemais restent les dernières installations charbonnières en opération sur le territoire français, toutes deux en préparation pour se reconvertir à la biomasse. Cependant, avec la présentation de l'épisode de froid en début d'année, la centrale de Saint-Avold a temporairement repris sa production.
Le futur de la centrale est toutefois orienté vers une initiative nommée 'Emil'hy', visant à fabriquer de l'hydrogène à faible empreinte carbone via l'électrolyse de l'eau. Ce projet ambitieux, évalué à un investissement de 780 millions d'euros, aspire à atteindre une production de 56 000 tonnes d'hydrogène annuellement d'ici 2030, avec une capacité initiale de 400 MW. Prioritairement, cet hydrogène alimenterait l'aciérie SHS située à proximité. Les travaux préparatoires avancent, avec des études d'ingénierie presque complétées et un lancement de concertation publique prévu pour la fin février, indique Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie.
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