La quête de solutions viables pour le stockage de l'énergie issue de sources renouvelables a poussé les innovateurs à repenser l'utilisation des mines inutilisées. Le concept de batteries gravitationnelles émerge comme une approche prometteuse et économique. Cette technologie consiste à transformer d'anciennes mines en gigantesques batteries capables de stocker l'énergie générée par l'éolien et le solaire. La première mise en œuvre concrète de ce dispositif va voir le jour dans une ancienne mine près d'Helsinki, l'une des plus profondes du continent européen.
Le fonctionnement des batteries par gravité
Cette technique repose sur un mécanisme relativement simple : des masses lourdes sont suspendues au fond d'un puits de mine à l'aide de câbles. Ces derniers sont reliés à un treuil positionné à la surface. Quand l'énergie renouvelable est abondante et excédentaire, elle est utilisée pour actionner un moteur électrique qui hisse les masses vers le haut du puits. Lorsque la demande en énergie s'intensifie, en l'absence de vent ou de soleil par exemple, ces mêmes masses sont lâchées. En tombant, elles actionnent une turbine qui produit de l'électricité.
Actuellement mise en œuvre par la start-up Gravitricity, cette technologie verra sa première application commerciale reliée à un réseau électrique. La capacité de stockage estimée pour cette batterie atteindrait 2 MWh, ce qui équivaut approximativement à la capacité combinée d'une trentaine de véhicules électriques. Bien que modeste, cette capacité n'est pas destinée à l'alimentation résidentielle mais plutôt à la gestion des variations de demande énergétique.
Avantages et perspectives d'avenir
Les batteries par gravité conçues jusqu'à présent, comme celles développées par Energy Vault en Chine, nécessitent la construction de structures volumineuses. L'avantage d'utiliser des mines est que l'infrastructure nécessaire existe déjà, ce qui réduit significativement les coûts de mise en place et minimise l'impact visuel du dispositif puisque celui-ci est souterrain.
En France et en Europe, de nombreux autres sites pourraient être convertis pour ce type d'utilisation, notamment les anciennes mines de charbon en désuétude, à condition qu'elles disposent de puits d'une profondeur minimale de 300 mètres. Il est indéniable que leur réadaptation en réservoirs d'énergie propre constituerait une étape ironique mais significative dans la transition énergétique du continent.