Selon une étude parue le 19 novembre dernier, les énergies renouvelables pourraient réduire l’impact sur la pollution de l’air et sur la santé de 80 %. Il s’agit de l’une des rares études portant sur le caractère sanitaire de ce type d’énergie et ses résultats sont très encourageants.
Les énergies renouvelables en faveur de l’écologie
Étant déjà un levier non négligeable pour limiter le réchauffement climatique et lutter contre l’empreinte carbone humaine, les énergies renouvelables sont largement encouragées par la sphère scientifique et les écologistes.
Si nul ne peut aujourd’hui nier l’impact positif des énergies renouvelables sur le plan écologique, elles viennent désormais de prouver officiellement leur valeur sur le plan de la santé publique.
L’étude qui change tout
Au Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK), une équipe s’est penchée sur la décarbonation du secteur énergétique d’ici le milieu du siècle. Pour cela, ils ont évalué trois scénarios. Puis, ils ont combiné les calculs obtenus avec des index de santé humaine et des analyses des niveaux d’émissions durant tout le cycle de vie d’un équipement énergétique.
Les résultats de cette étude sont parus dans la revue Nature Communications. Et d’après eux, si la majorité de l’énergie était produite par les éoliennes ou des moyens solaires, les effets sanitaires de la production électrique pourraient être réduits de 80 % par rapport aux systèmes actuels.
L’énergie renouvelable pour une meilleure santé
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 4,2 millions de personnes meurent chaque année à cause de la pollution de l’air. Celle-ci est essentiellement due aux combustibles fossiles. Et d’après le PIK, le taux de mortalité lié à ce phénomène pourrait avoisiner les 6 millions d’ici 2050 si l’on reste sur le même modèle de consommation.
En revanche, si la tendance s’inverse et que les énergies renouvelables sont majoritairement imposées durant les trente prochaines années, le taux de mortalité dû à la pollution pourrait descendre à 1 million de personnes.
D’après Gunnar Luderer, l’un des principaux auteurs « le principal gagnant de la décarbonation est la santé ». Tous les scénarios en découlant sont bénéfiques pour la santé, mais en faisant entrer les énergies renouvelables en jeu, les résultats sont plus bénéfiques. Les politiques climatiques sont donc essentielles pour préserver la santé des populations.
Les bioénergies : pas si écologiques qu’elles y paraissent
L’étude du PIK s’est également penchée sur la question du caractère écologique des bioénergies (combustion de productions agricoles). D’après les chercheurs, il s’avère qu’effectivement elles ont un potentiel bas-carbone indéniable, mais présentent, in fine, un gros risque pour l’environnement.
En effet, ces énergies nécessiteraient 100 fois plus de terre que ce que les panneaux solaires auraient besoin pour produire autant de kilowatts-heures.
Alexander Popp, chercheur au PIK ne manque pas de rappeler que « la terre est une ressource limitée sur notre planète. » Il est donc indéniable que « la croissance de la population mondiale et le besoin d’électricité et de nourriture, les pressions sur la terre et le système agroalimentaire vont également augmenter ». Les bioénergies ne seraient donc pas si écologiques sur un moyen long terme.