Un enfant utilise entre 4 000 et 5 000 couches de sa naissance jusqu’à ce qu’il soit entièrement propre. Or les couches sont extrêmement polluantes, tant par leur mode de fabrication que par les déchets qu’elles génèrent. C’est pourquoi les tontons laveurs à Toulouse ont eu l’idée de proposer un service de location, lavage et livraison de couches réutilisables auprès des garderies et crèches de la ville.
De la géologie aux tontons laveurs
Ils sont trois, ils sont géologues et habitent la ville rose. Ces trois amis avaient plutôt l’habitude d’explorer la croûte terrestre, jusqu’à ce que l’un d’entre eux ne devienne papa. Ceci a été un déclic les conduisant désormais à nettoyer des couches lavables. Sylvain, le fameux papa, a donc été confronté au dilemme des couches jetables contre les couches lavables. Soucieux de l’environnement, il a opté pour les lavables. C’est à ce moment qu’il a pris conscience de tous les freins liés à leur utilisation.
Alors, avec l’aide de ses deux amis, ils ont eu envie de simplifier les choses, en proposant un service « clé en main », qu’ils ont baptisé les Tontons laveurs. Ils espèrent démocratiser les couches lavables dans la ville rose.
Ce service toulousain a déjà fait ses preuves
Qu’il s’agisse d’autres pays ou d’autres villes françaises, le service proposé par les Tontons laveurs a déjà fait ses preuves. En premier lieu, les trois compères ont monté leur structure sur le modèle associatif et ont sollicité les crèches et haltes-garderies.
« Cela est plus simple en termes de volume et cela permet de sensibiliser les familles »,
a expliqué Alexandre, l’un des trois fondateurs.
Une phase de test prometteuse
Les trois hommes proposent donc un service de location de couches lavables fabriquées localement par Mitsa à Ramonville-Saint-Agne. Puis, ils se chargent de laver celles souillées et d’en livrer des propres chaque jour. Entre octobre et décembre 2019, les tontons laveurs ont déployé leurs services auprès de deux crèches toulousaines, dans lesquelles ils allaient chaque jour livrer des couches propres et récupérer les couches usagées.
Leurs tâches consistent à séparer l’absorbant de la couche-culotte et à nettoyer grossièrement les parties les plus souillées. Les couches sont ensuite envoyées dans une blanchisserie professionnelle pour être nettoyées selon les règles d’hygiène strictes et préconisées par les structures collectives.
Après quelques semaines, les tontons laveurs ont reçu des retours très positifs de la part des structures pilotes, mais également des parents. En effet, la notion d’écologie sensibilise plus qu’il n’y paraît, d’autant que les couches lavables sont saines pour la santé des bébés, contrairement à certaines couches jetables.
50 fois moins de déchets, mais un modèle économique encore fragile
L’utilisation des couches lavables permet de réduire 50 fois les déchets par enfant, passant de 1 000 kg à une vingtaine. De plus, la fabrication de couches jetables nécessite environ 23 400 litres d’eau, contre 13 800 pour les modèles lavables. En comparant les deux, les couches lavables sont indéniablement plus écologiques.
Pour les crèches et les haltes-garderies, il revient moins cher de louer des couches lavables que d’acheter des jetables. Cependant, des accords doivent être trouvés avec les municipalités et la Caisse d’Allocations Familiales qui subventionnent ces collectivités. En effet, le service proposé par les tontons laveurs a tendance à augmenter le coût des frais de garde. Il sera donc essentiel de pouvoir trouver une solution rapide pour que chaque partie y soit gagnante.
Conscients que le service qu’ils proposent engendre un surcoût parfois important pour les familles les plus démunies, les tontons laveurs ont décidé d’investir dans une machine à laver professionnelle. Ainsi, ils pourront alléger la facture soumise aux établissements et aux parents. Pour y parvenir, l’association a posé sa candidature à l’appel à projets de la région Occitanie avec « Ma solution pour le climat ». Les votes se sont achevés ce 2 mars et les Tontons laveurs ont été soutenus par 650 votants. Si l’association est retenue, elle pourra alors déployer son projet sur la commune et acheter sa fameuse machine à laver professionnelle !