Réparer au lieu de jeter : stop à l'obsolescence programmée Lecture : 9 min
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Réparer au lieu de jeter : stop à l'obsolescence programmée

L’obsolescence programmée détermine une durée de vie limitée à certains équipements. À l’heure où la planète montre des signes de détresse, les déchets et équipements ménagers ou électroniques engorgent pourtant les déchetteries. Jeter est devenu un automatisme facile. Pourtant, réparer ces objets permet de faire des économies, tout en inscrivant un réel engagement pour la planète.

L’obsolescence programmée détermine une durée de vie limitée à certains équipements. À l’heure où la planète montre des signes de détresse, les déchets et équipements ménagers ou électroniques engorgent pourtant les déchetteries. Jeter est devenu un automatisme facile. Pourtant, réparer ces objets permet de faire des économies, tout en inscrivant un réel engagement pour la planète.

L’obsolescence programmée, qu’est-ce que c’est ?

Les industriels ont la capacité de déterminer une durée de vie pour leurs équipements. Cela est d’autant plus vrai pour l’électroménager et les outils informatiques. Souvent, les appareils sont programmés pour « s’éteindre » quelque temps après la garantie proposée par le constructeur.

Lorsqu’une panne survient, si l’appareil est toujours sous garantie, la logique veut que le service après-vente s’occupe de la réparation à titre gratuit. Cela étant, soit le SAV indique que la panne ne rentre pas dans le cadre de la garantie, soit, il propose un échange avec un produit neuf. Si l’appareil n’est plus sous garantie, les enseignes proposent des devis de réparation à des tarifs exorbitants, encourageant ainsi le consommateur à acheter un nouvel équipement. Quelques constructeurs prennent soin de réparer ou récupérer des composants sur l’appareil obsolète. D’autres en revanche vont le jeter tel quel. Ceux-ci finiront dans un cimetière à ciel ouvert, occasionnant tant une pollution visuelle, qu’écologiques.

Depuis juillet 2015, l’obsolescence programmée est jugée comme un délit répréhensible par la loi. Ainsi, les constructeurs tentant de raccourcir délibérément la durée de vie de leurs équipements encourent une amende par les autorités.

Des techniques contournées pour rester en accord avec la loi

Connaissez-vous le cartel de Phœbus ? Il s’agit d’un groupe de fabricants d’ampoules, ayant décidé de limiter la durée de vie des filaments à 1 000 heures. Ce cartel a sévi durant des années avant d’être démasqué, car en réalité, une ampoule peut durer des dizaines d’années.

Cartel Phoebus

En France, chaque année, entre 17 et 23 kilos de produits électriques ou électroniques par habitant sont ainsi jetés. Seul un quart de ces équipements sera recyclé. Paradoxe : plus les appareils sont récents et dotés des dernières technologies et moins leur durée de vie est élevée.

Afin de ne pas être hors la loi, les industriels ont trouvé une parade : la nouveauté. En effet, tous les constructeurs d’appareils électroniques ou électriques vont alors proposer de nouveaux produits de façon récurrente, cela afin d’allécher le consommateur et le tenter d’acheter, même si son équipement actuel fonctionne encore.

Cela se vérifie essentiellement avec les ordinateurs, les véhicules, mais surtout avec les téléphones portables, dont les constructeurs redoublent d’imagination pour proposer un nouveau produit tous les ans.

Quels sont les impacts de l’obsolescence programmée ?

Les conséquences de l’obsolescence programmée ont un double impact : écologique et économique. Lorsque l’on parle de nouvelles technologies, comme d’équipements électroniques, il convient de se rappeler qu’ils nécessitent des matières premières issues de ressources naturelles. La plupart d’entre elles ne sont pas inépuisables et demandent des techniques d’extraction souvent peu respectueuses de la nature. Cela est le cas de l’étain, le cuivre ou encore le lithium, nécessaire pour les batteries (entre autres).

D’après l’agroéconomiste américain Lester Brown, il reste moins de 50 ans avant que certaines ressources naturelles (le plomb, l’étain, le fer, la bauxite…) aient totalement disparu de la surface du globe. Cela est un désastre pour la planète.

Autre fait, quantité de déchets électriques et électroniques européens et américains sont exportés illégalement en Afrique, où ils polluent et gisent en plein air, tels que des montagnes inertes de métal et ferraille. Côté économique, les conséquences sont tout aussi désastreuses pour le porte-monnaie des contribuables.

Déchets électroniques

L’envie d’être à la pointe de la technologie pousse certaines personnes à acheter à chaque nouvelle édition, sans que leur actuel équipement soit obsolète. Beaucoup pensent qu’investir dans un matériel peu onéreux, même s’il faut en changer tous les 3 ans, reste rentable. D’autres en revanche, vont opter pour l’achat d’un équipement plus cher, mais qui finira dans le même état qu’un appareil d’entrée de gamme. Au final, aucune des solutions ne semble plus intéressante. Et le consommateur s’épuise à acheter… Au lieu de réparer !

Quelles solutions pour lutter contre l’obsolescence programmée ?

De nombreuses associations ont lancé l’alerte contre cette pratique frauduleuse. Depuis, quelques solutions sont mises en place en amont d’un achat, pendant l’utilisation et après la panne. Voici comment s’informer avant d’acheter, comment optimiser l’utilisation de ses équipements et surtout, comment les réparer sans pour autant se jeter sur du neuf.

Les forums

Internet est une mine d’or d’informations. En interrogeant les moteurs de recherche, il est facile de pouvoir trouver des renseignements essentiels pour réparer un équipement en panne, avant d’en acheter un nouveau. Si cela est déjà très utilisé pour les véhicules, il en va de même pour l’électroménager, les ordinateurs ou même les téléphones portables.

Notre coup de pouce : l’association HOP (Halte à l’Obsolescence programmée) a mis en place de nombreux forums pour aider les utilisateurs dans leurs choix. De même, le site Produitsdurables.fr cible les produits qu’il vaut mieux acheter et ceux qu’il vaut mieux éviter pour guider le consommateur.

Réparer ? Un jeu d’enfant !

De nombreuses mains en or ont décidé de mettre leurs services à profit des utilisateurs en péril. C’est ainsi que sous couvert d’associations ou de microentreprises participatives, des personnes dotées de connaissances en bricolage, électronique, couture, etc. proposent leurs services aux consommateurs.

Pour aller plus loin, certaines structures suggèrent même de transmettre leurs connaissances en matière de bricolage ou réparation, afin que ceux-ci puissent, par la suite, réparer eux-mêmes leurs appareils.

Café Repair

Notre coup de pouce : Le site CommentReparer.com vous propose via un forum, de pouvoir vous guider pour réparer vos produits défaillants. Le site RepairCafe dresse la liste de tous les sites internet et lieux physiques, vous permettant d’apprendre à bricoler en famille ou entre amis. À Paris, La Recyclerie permet aux confirmés et novices d’échanger sur les trucs et astuces de réparations, autour d’un café ou d’un repas.

Le DIY

Bien que ces informations ne soient que très peu divulguées, il existe des appareils ménagers (ou autres), que l’on peut fabriquer soi-même ! Cela est le cas de l’Increvable, un lave-linge mis au point par l’inventeur Julien Phedyaeff, labellisé et connu pour durer au moins 50 ans. Mais c’est également le cas de la voiture Cube modulable et sur-mesure de l’entreprise française Xyt, dont les pièces détachées sont standard et donc toujours disponibles, quelle que soit la panne.

Les nouvelles technologies au secours de la technologie

Dans le domaine du multimédia, comme des téléphones portables, la course au modèle dernier cri pousse à la consommation. Mais cela a un coût. Les logiciels en open source sont un moyen de lutter contre les mises à jour, rendant les téléphones portables ou ordinateurs obsolètes.

Notre coup de pouce : les entreprises comme Wefix ou Save sont spécialisées dans la réparation des téléphones et tablettes. De son côté, Repar’tout propose des séminaires par le biais des fameux « repair days », afin de réparer tous types de produits comme les ordinateurs, les téléphones, mais aussi l’électroménager, etc.

Le troc

De plus en plus répandu, le troc est une excellente option pour ne plus jeter. Cela permet un échange de bons procédés entre quelqu’un qui a les capacités de réparer et quelqu’un souhaitant acquérir un « nouveau » produit. Il existe de nombreuses associations permettant d’échanger des objets contre autre chose. Certains sites web en ont même fait leur spécialité.

Troc

Notre coup de pouce : France-troc vous invite à déposer une annonce du produit de votre choix, avec un prix de vente ou une option d’échange. Le Comptoir du troc met en ligne des annonces de personnes souhaitant échanger leurs objets contre d’autres.

La location

Pourquoi acheter un véhicule s’il est utilisé 10 fois dans l’année ? Pourquoi acheter une tondeuse si son utilité est moindre ? Il existe désormais des sites de location entre particuliers et de professionnels à particuliers. Il suffit de se mettre en contact avec son voisin, un habitant du village ou un professionnel, pour permettre aux uns et aux autres de bénéficier de services.

Notre coup de pouce : Les sites comme Allovoisins ou encore Ziloc vous permettent de louer du matériel précis entre voisins.

Le recyclage

Cela est déjà fréquent avec les vêtements que l’on amène à une borne et qui sont ensuite revendus ou restitués à des personnes dans le besoin. Mais des enseignes ont décidé de racheter ou récupérer les appareils obsolètes pour les réparer, dans l’optique de les revendre à moindres coûts.

Notre coup de pouce : Back Market rachète les vieux téléphones portables ou des tablettes pour les reconditionner avant la vente.

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