L'événement en direct
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Tensions commerciales : l’Europe taxe le maïs, le riz et d’autres produits américains
Face aux taxes américaines de Trump, l’UE riposte avec des droits de douane sur le maïs, le riz et d'autres produits. Une réponse graduée, ferme, et encadrée par les règles de l’OMC.
Une réponse attendue aux mesures de Trump
Depuis plusieurs semaines, l’Union européenne subit une nouvelle vague de hausses tarifaires venues des États-Unis. Sous l’impulsion de Donald Trump, Washington a successivement imposé 25 % de droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens, puis sur le secteur automobile, avant d’élargir la mesure à l’ensemble des produits européens. Une véritable escalade commerciale, à laquelle Bruxelles a décidé de répondre de manière ferme… mais encadrée.
Le 9 avril, les 27 États membres de l’UE (à l’exception de la Hongrie) ont approuvé une première série de contre-mesures. Objectif : défendre les intérêts économiques européens tout en respectant le cadre légal international. Pour cela, la Commission européenne mise sur une réponse graduée, pensée pour durer et s’adapter.
Des taxes ciblées, mises en place par étapes
La riposte européenne ne se fait pas dans la précipitation. Dès le 15 avril, une première vague de surtaxes entre en vigueur : le maïs, le riz, les légumes surgelés, les jus de fruits ou encore certains cosmétiques américains seront désormais soumis à 25 % de droits de douane supplémentaires. Certains produits plus spécifiques, comme certains textiles, seront taxés à hauteur de 10 %.
Ces mesures ne sortent pas de nulle part : elles étaient déjà envisagées dès 2018, sous la première présidence Trump, puis mises en pause pour privilégier le dialogue. Aujourd’hui, face au durcissement américain, l’Europe remet en route son plan de réponse.
La deuxième phase, prévue le 16 mai, concernera des biens plus lourds économiquement : volaille, motos, réfrigérateurs, acier, matières plastiques…
Le 1er décembre 2025, ce sera au tour des amandes et du soja, particulièrement utilisés dans l’élevage, d’être visés par ces mesures.
Protéger l’économie européenne sans tout enflammer
L’Union européenne joue une partition délicate : réagir, mais sans aggraver la situation. Si certains États membres souhaitent aller plus loin, en ciblant par exemple les géants du numérique américains, d’autres redoutent une escalade incontrôlable.
Certaines tensions sont palpables. La France et l’Italie ont obtenu que le bourbon américain soit temporairement épargné, par crainte de représailles sur les vins et spiritueux européens. Une manière de préserver, au moins pour l’instant, des secteurs très sensibles comme l’agriculture locale ou la viticulture.
En parallèle, Bruxelles envisage d’activer un mécanisme encore jamais utilisé : l’instrument anti-coercition. Il permettrait, entre autres, de bloquer l’accès de certains acteurs américains aux marchés publics européens. Mais cette option, bien que dissuasive, ne fait pas l’unanimité parmi les États membres.
Un enjeu économique… et stratégique
Derrière ces décisions tarifaires se cache une bataille plus large : celle de l’indépendance économique et du rapport de force géopolitique. Pour l’UE, il ne s’agit pas seulement de répondre à une surtaxe injuste, mais aussi d’affirmer sa capacité à se défendre sans se soumettre.
Avec ces nouvelles taxes, l’Europe envoie un message clair : elle ne cèdera pas sans conditions. Mais elle garde la porte du dialogue ouverte. Car face aux incertitudes du commerce mondial, la coopération reste toujours préférable à la confrontation.
Pour les consommateurs, ces tensions rappellent l’importance de privilégier des circuits courts et une alimentation plus résiliente, moins dépendante des chaînes d’approvisionnement mondialisées.
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Guerre commerciale des États-Unis : faut-il s’inquiéter pour l’économie européenne ?
La guerre commerciale menée par les États-Unis pourrait ralentir la croissance en Europe sans pour autant nourrir l'inflation. On fait le point sur ce que cela change concrètement.
Une guerre commerciale qui traverse l’Atlantique
La montée des tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires ne laisse personne indifférent. Les surtaxes décidées par Washington sur certains produits importés marquent un tournant dans les relations commerciales internationales. Si l’impact de ces mesures est immédiat sur certains marchés, les places boursières asiatiques ont rapidement vacillé, qu’en est-il pour l’Europe ? François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a récemment tenté de rassurer : l’inflation européenne ne devrait pas être significativement touchée. Mais en ce qui concerne la croissance, le tableau est moins rassurant.
Une inflation sous contrôle, mais une croissance qui vacille
Selon Villeroy de Galhau, les droits de douane imposés par les États-Unis ne devraient pas « probablement » influencer les prix à la consommation dans la zone euro. En d’autres termes, les ménages européens ne devraient pas voir leur pouvoir d’achat s’éroder davantage à cause de cette guerre commerciale. Toutefois, les chaînes de valeur mondiales sont interconnectées, et l’Europe ne reste pas à l’abri des effets de second ordre. L’impact immédiat pourrait se traduire par une baisse de 0,25 point de PIB pour la zone euro. Une contraction qui, bien que modeste sur le papier, pourrait ralentir la transition écologique ou la relance économique déjà fragile dans certains pays.
Une Europe entre incertitudes économiques et volonté de résilience
Ce ralentissement potentiel de la croissance européenne s’inscrit dans un contexte déjà complexe : inflation post-Covid, crise énergétique, transition verte… L’Union européenne doit redoubler de vigilance pour renforcer sa souveraineté économique. Cela passe notamment par un soutien fort à la production locale, ou encore par des choix de consommation plus responsables, en favorisant le made in France et les circuits courts.
Une transition à accélérer malgré les vents contraires
Plutôt que de céder au fatalisme, cette situation est aussi l’occasion de repenser notre modèle. La dépendance aux grandes puissances commerciales révèle les failles d’une économie mondialisée à outrance. Pour les citoyens, cela renforce l’importance de consommer différemment, de privilégier la durabilité et l’éthique dans leurs achats.
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Bourse : une ouverture attendue à la baisse en Europe face à l'entrée en vigueur des taxes américaines
Les Bourses européennes sont attendues en baisse à l'ouverture ce mercredi, sur fond de regain de tensions commerciales. L’entrée en vigueur des nouvelles surtaxes américaines, qui visent près de soixante partenaires commerciaux, alimente l’inquiétude des investisseurs. Cette mesure protectionniste relancée par Washington pourrait peser sur les échanges internationaux et affecter particulièrement les secteurs exposés à l’exportation. Dans ce contexte, les marchés devraient ouvrir dans le rouge, dans un climat de prudence marqué par l’incertitude géopolitique et économique. -
Droits de douane XXL : la Chine ciblée à 104 %, près de 60 pays touchés
Les États-Unis lancent une nouvelle vague de surtaxes douanières sans précédent, visant près de soixante pays.
Depuis mercredi à 6 heures du matin (heure de Paris), une série de droits de douane additionnels est entrée en vigueur sur de nombreux produits importés aux États-Unis. Cette décision marque un tournant majeur dans la politique commerciale américaine : jamais encore une telle ampleur de taxation n’avait été appliquée en une seule fois.
Les surtaxes concernent une large palette de produits en provenance de près de soixante partenaires commerciaux. Selon les cas, les taxes supplémentaires varient de 11 % à 50 %, mais la Chine est de loin la plus lourdement touchée, avec un taux pouvant atteindre jusqu’à 104 % sur certains produits.
👉 Cette mesure vise officiellement à rééquilibrer les échanges commerciaux en corrigeant ce que Washington considère comme des pratiques déloyales ou déséquilibrées, en particulier vis-à-vis de la Chine, principal adversaire commercial des États-Unis depuis plusieurs années.
🎯 Concrètement, cela signifie que de nombreux produits étrangers seront désormais beaucoup plus chers sur le marché américain, ce qui pourrait :
- pénaliser les entreprises exportatrices des pays concernés,
- renchérir les prix pour les consommateurs américains,
- accentuer les tensions commerciales à l’échelle mondiale.
Pour certains analystes, cette stratégie pourrait également avoir des conséquences sur les chaînes d’approvisionnement globales, notamment dans des secteurs comme l’électronique, l’automobile ou encore l’agriculture.
Les États-Unis viennent de mettre en œuvre une nouvelle vague de droits de douane touchant près de 60 pays. Cette décision, annoncée depuis plusieurs semaines, marque un tournant dans la stratégie commerciale américaine. Présentée comme une réponse aux pratiques jugées déloyales et à la nécessité de protéger l’industrie nationale, elle pourrait avoir des répercussions majeures sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Le signal est clair : Washington durcit le ton, quitte à provoquer un nouvel épisode de tensions commerciales à l’échelle internationale.
credit image : openai