Et si vous vous lanciez dans le minimalisme ? Lecture : 7 min
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Et si vous vous lanciez dans le minimalisme ?

Initialement, le minimalisme était un mouvement artistique consistant à créer des œuvres simplistes. Puis, calqué sur le mode de vie japonais, le minimalisme est devenu un état d’esprit. Le but étant d’apprendre à être heureux avec le strict minimum.

Initialement, le minimalisme était un mouvement artistique consistant à créer des œuvres simplistes. Puis, calqué sur le mode de vie japonais, le minimalisme est devenu un état d’esprit. Le but étant d’apprendre à être heureux avec le strict minimum.

Oeuvre Minimaliste - Donald Judd

 

Revenir aux fondamentaux

Plus qu’un courant de mode, le minimalisme est une façon d’être. Il s’inscrit dans tous les recoins de la vie : l’habitat, la tenue vestimentaire, l’alimentation, la routine beauté, le rapport avec les autres, etc. Emprunt de simplicité, être minimaliste est un art de vivre, une culture.

Au Japon, le minimalisme existe depuis des années. Ce courant porte aussi le nom de Danshari et se rapporte essentiellement à l’habitat. Il se base sur des fondamentaux logiques : pour mieux vivre le présent et le futur, il faut savoir se délester du passé.

Bureau minimaliste

Cela conduit les adeptes à se contenter de ce qu’ils ont. D’après Hideko Yamashita, l’auteur de « DanShaRi, l’art du rangement », trois directives caractérisent le minimalisme : refuser, jeter et séparer. Ces trois verbes sont les fondations d’une existence saine, sans pollution extérieure. Le but ? Purifier sa vie et son moi-intérieur pour ne garder que l’essentiel afin de se retrouver.

 

Je suis parce que j’ai plus

Le minimalisme ne se force pas, il s’accepte et prend sa place dans la vie des gens. Il s’agit d’un cheminement ou d’une prise de conscience. Les faits montrent que la société actuelle est dans l’excès de tout.

La surconsommation alimentaire engendre le gaspillage, l’achat intempestif de nouveaux vêtements finit par devenir une addiction, l’évolution numérique conduit à travailler un mois pour s’acheter un téléphone dernier cri, etc. Tout cela dans le seul but de s'afficher face aux autres. Il y a parmi la foule, ceux qui se rendent compte de ce phénomène et cherchent à stopper cet endiguement.

Puis, il y a ceux qui prennent conscience en se lançant dans les étapes menant au minimalisme, afin de se libérer de ces possessions qui les gouvernent. Aujourd’hui, les Hommes se classent en trois catégories :

  • Ceux qui possèdent pour avoir
  • Ceux qui possèdent pour être
  • Ceux qui sont parce qu’ils ne possèdent plus

 

Comment fonctionne le minimalisme

Loin de là l’idée de revenir vivre dans une grotte ! Le minimalisme rend les gens heureux parce qu’ils se sont libérés des chaînes matérialistes. Ils ne sont plus esclaves d’objets, de mouvements de modes ou du regard des autres. Ce sont des personnes libérées qui existent parce qu’elles ont fait un cheminement et un choix de vie différent. Hideko Yamashita en fait mention dans nombre de ses ouvrages dédiés au minimalisme. Il développe un cheminement pour accéder au bien-être. Pour lui, tout est une question de choix. Les objets inutiles sont par définition non vitaux. Les faux amis sont également des gens toxiques. Toutes ces choses futiles n’apportent rien, pire, elles peuvent nuire au bien-être. En ce sens, il n’est pas nécessaire de les conserver.

Minimalisme dans les rapports humains

Alors évidemment, certaines choses ont une valeur sentimentale à nos yeux. Et il paraît difficile de s’en séparer. Mais si ces objets sont enfermés dans un placard depuis de longues années et qu’ils ne sont pas utilisés, à quoi bon les garder ? Peut-être qu’une autre personne pourrait en faire bon usage ? Faire de la place dans ses placards, c’est aussi accepter que la vie soit telle qu’elle est et prendre conscience d’un nouveau départ.

 

Et si le bonheur résidait dans le minimalisme ?

Au pays du soleil levant, le minimalisme est un compagnon de route. La philosophie et le travail sur soi nécessaires pour y parvenir font partie intégrante du wabi, ce mouvement de zénitude si cher aux Japonais. Notre génération peut sembler effrayée d’être dépourvue d’opulence, car elle a toujours été habituée à consommer. Et pourtant, il semblerait qu’il existe un compromis plaisant entre acheter pour être et se délester pour devenir.

L’Homme ne sait plus regarder les paysages, il ne sait plus non plus profiter des siens. Les relations entre les gens ont des durées de vie ou sont souvent intéressées. Chacun se cachant désormais derrière un écran toujours plus perfectionné. L’Homme consomme sa vie dans le virtuel et non plus dans l’essentiel. Aujourd’hui, bon nombre de personnes cultivent la pauvreté en pensant qu’elles sont riches d’avoir. Mais en réalité, le véritable trésor est d’ÊTRE. Tout ce que l’on donne, tout ce que l’on apprend, tout ce que l’on vit reste à jamais gravé dans la mémoire. Il n’y a aucunement besoin d’éclabousser son bonheur sur les autres, car pour l’apprécier pleinement celui-ci ne se montre pas : il se vit.

 

Le minimalisme : un long chemin vers la libération

Qui ne s’est jamais senti à l’étroit dans sa propre vie. Attristé par cette envie maladive de posséder jusqu’à l’inaccessible ? Les personnes se posant déjà cette question peuvent s'engager sur le chemin du minimalisme. Et cela se réalise en plusieurs étapes. La première consiste à se poser des questions sur ce que l’on possède. Des réponses obtenues découleront des évidences. Les yeux s’ouvrent sur un état et une envie de passer à la seconde étape : le tri.

En phase deux, les gens disent avoir envie de se lancer dans un grand rangement tant physique que mental. Loin d’être le plus agréable des moments, trier met chaque personne face à ce qu’elle est vraiment. Cela fera remonter des souvenirs, demandera des efforts. Des heures d’efforts… Les sacs poubelle se remplissent de choses finalement inutiles et futiles, le cercle de connaissances se réduit peu à peu. Cette phase peut être répétitive, jusqu’au résultat attendu.

Amitié

La troisième étape est de se débarrasser. Faire le tri, c’est bien, mais oser se débarrasser de ce qui a été mis de côté, c’est bien mieux. La page se tourne, le livre se ferme et une nouvelle histoire est à écrire. Les vrais amis sont plus présents, les placards sont moins pleins, les pièces plus claires et par ricochet la vie plus simple. De plus, en donnant son surplus, l’on continue de faire vivre un souvenir dans la vie d’un autre. Une action qui peut parfois être bénéfique.

Enfin, arrive la liberté. Celle de la renaissance dans un cocon plus grand, plus ouvert laissant tout un chacun se révéler tel qu’il est. Le minimalisme fait renaître l’Homme afin qu’il apprenne à se réapproprier sa vie.

 

Comment conserver une attitude minimaliste ?

La société et ses dictats ne rendent pas les choses faciles. Il y a toutes ces fêtes où l’on se sent obligé d’offrir et de recevoir, toutes ces offres commerciales qui appellent à consommer, toutes ces innovations qui rendent curieux et banalisent ceux qui ne les possèdent pas et puis toutes ces mondanités qui forcent à côtoyer parfois des gens toxiques. Le minimalisme est un exercice quotidien qui renforce l’âme tout autant que l’être, car il n’est jamais facile de refuser, jeter ou se séparer.

Il existe tout de même de nombreuses astuces pour conserver sa philosophie de vie, tout en acceptant que les autres aient besoin de répondre aux habitudes de consommation. Par exemple, lorsque viennent les anniversaires ou autres fêtes, demander des denrées alimentaires plutôt qu’un énième sac ou paire de baskets est une option intéressante. D’un autre côté, pour offrir un cadeau, le DIY, organiser un repas ou une escapade peuvent également être une idée. Souvenez-vous : les objets n’ont ni âme ni sensibilité. Ils n’ont d’importance que celle que tout un chacun leur donne. Les souvenirs sont dans la mémoire et non dans les choses.

 

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