La communauté scientifique s'inquiète de la situation précaire des baleines à bosse, autrefois victimes de la chasse intensive, désormais confrontées à une menace persistante due aux perturbations environnementales. Autrefois au bord de l'extinction avec seulement 1 200 à 1 600 spécimens recensés dans le Pacifique Nord durant les années 1970, ces mammifères marins ont bénéficié d'une protection significative suite à l'interdiction de la pêche commerciale mise en vigueur en 1982 par la Commission baleinière internationale, leur permettant d’atteindre un nombre dépassant les 30 000 individus en 2012.
Cependant, cette renaissance pourrait être de courte durée face à la nouvelle menace que représente le réchauffement climatique. En effet, une étude récente a révélé une diminution préoccupante de 20 % de la population de ces géants des mers entre 2012 et 2021. Les scientifiques attribuent notamment ce phénomène à l'augmentation des températures océaniques qui entraîne une diminution de la quantité de phytoplancton, source primordiale de leur alimentation.
La raréfaction de cette ressource vitale pousse les baleines à brûler leurs réserves énergétiques, menant inévitablement à un état de famine potentiellement mortel pour ces créatures. Comme le relate un cas documenté par Guardian, une baleine nommée Festus, qui retournait fidèlement dans les eaux alaskaines chaque année depuis quatre décennies, a été retrouvée morte de faim en 2016. Cette triste nouvelle est représentative des défis auxquels ces mammifères doivent faire face à présent.
Les chercheurs australiens derrière ces découvertes lancent un appel urgent à prendre des mesures concrètes contre le changement climatique. Ils comparent cette situation critique à celle qui a conduit par le passé à l'interdiction de la chasse commerciale à la baleine, démontrant le pouvoir de choix décisifs opérés à des moments clés de l'histoire.