Le graphène, un matériau qui lutte contre la pollution et les virus ? Lecture : 5 min
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Le graphène, un matériau qui lutte contre la pollution et les virus ?

La science pourrait avoir une solution pour remédier tant à la pollution de l’air qu’à l’épidémie de Covid-19. Le graphène est un matériau novateur qui absorbe les éléments toxiques et qui serait efficace contre les virus. Décryptage.

La pollution de l’air tue plus de 7 millions de personnes par an. Si la plupart des pays ont amorcé des démarches pour réduire ce fléau, 9 personnes sur 10 vivent toujours dans une zone où la qualité de l’air est plus nocive que la limitation fixée par l’OMS. Cependant, des scientifiques ont pu mettre au point un matériau particulier, qui absorbe la pollution atmosphérique et qui pourrait être intégré dans des masques faciaux à usage médical pour faire face à des virus comme le Covid-19.

Un espoir avec le graphène

Un groupe de scientifiques de l’université de Cambridge, associé au groupe Italcementi HeidelbergCement, a pu mettre au point un élément qui absorbe la pollution, quelle que soit sa forme. Il s’agit d’une alliance entre le graphène et des nanoparticules de titane. En combinant les deux éléments, le phénomène de photodégradation est alors multiplié.

En étant exposé à la lumière, le titane détruit certaines particules polluantes, notamment les dioxydes d’azote nocifs. Les scientifiques considèrent le dioxyde de titane comme un photocatalyseur.

De son côté, le graphène est déjà appelé le matériau « du futur ». En effet, ce matériau si particulier est composé d’atomes de carbones extraits du graphite (aussi appelé mine de plomb). C’est un matériau extrêmement fin puisqu’il n’est composé que d’une seule couche d’atomes.

Le dioxyde de titane dans les bâtiments

Lors de la construction de bâtiments neufs, certaines entreprises ajoutent déjà du dioxyde de titane dans le but de lutter contre la pollution de l’air.

En appliquant cette nouvelle substance à base de dioxyde de titane et de graphène sur les parois d’un bâtiment en béton et en y ajoutant la lumière du soleil, la pollution atmosphérique est alors absorbée et transformée en un élément non nocif. Celui-ci est alors balayé dans l’air par les éléments naturels (pluie, vent…) ou même par l’Homme.

Il s’agit d’un procédé facile à mettre en place et ne nécessitant aucun entretien. Le seul impératif pour qu’il soit actif, reste la lumière du soleil.

Le graphène, un matériau plus intéressant encore

Le graphène semble être très prometteur et ne tient pas son nom de « matériau miracle » pour rien. En effet, des scientifiques de l’université Queen Mary et de Cambridge ont pu démontrer qu’il absorbait même les ondes électromagnétiques, à hauteur de 90 % ! À ce titre, il est déjà pressenti pour lutter contre le piratage informatique et pour limiter les ondes liées au Wifi dans une zone spécifique.

D’autre part, ses propriétés électroniques interpellent. En effet, la vitesse de déplacement de ses électrons est 10 fois supérieure à celle du silicium. Ce dernier avait pourtant permis une révolution électronique remarquable il y a quelques années.

Le graphène et le Covid-19

Le graphène fait aussi l’objet d’un intérêt tout particulier en cette période de pandémie due au Covid-19. En effet, il est étudié pour être intégré dans certains types de masques. L’AECC Beijing Institue of Aeronautical Materials (AECC BIAM) a déjà créé un masque facial contenant du graphène. Il serait plus puissant dans la lutte contre le Covid-19 et surtout plus durable.

Le nouveau tissu utilisé est composé de graphène et polypropylène, ainsi que d’autres matériaux composant les masques ordinaires. Son efficacité est valable durant 48 heures, en sachant que l’efficacité de filtration, passé ce délai, n’est réduite que de 4 % !

À Hong Kong, des masques chirurgicaux jetables induits de graphène par laser deviennent autostérilisants et hydrofuges. Ainsi, les gouttelettes se détachent d’elles-mêmes du support du masque et tombent au sol.

Il existe aussi une encre composite contenant du graphène virucide, appliquée sur les masques faciaux et sur des vêtements de protection. Celle-ci a été mise au point par ZEN Graphene Solutions Ltd. et Graphene Composites Ltd. L’entreprise ZEN avait déjà utilisé cette encre pour lutter contre les précédentes formes de Coronavirus.

De nombreuses entreprises développent actuellement des masques médicaux contre le Covid-19, contenant aussi du graphène. Cela est par exemple le cas des sociétés PlanarTech et IDEATI, Bonbouton, LIGC Applications (avec le Guardian G-Volt). Certaines sont en attente de brevets, mais d’autres ont déjà été mis sur le marché.