Une bonne nouvelle pour la biodiversité, les semences paysannes viennent d’être autorisées à la vente. Si cette autorisation ne concerne pour le moment que les jardiniers amateurs, cela constitue un premier pas significatif vers la commercialisation de ces semences en agriculture conventionnelle comme le souhaitent les défenseurs de l’environnement. Le point dans cet article.
L’importance d’autoriser la vente des semences paysannes
Le combat pour l’autorisation des semences paysannes est mené par les défenseurs de la biodiversité et tous les acteurs qui sont en faveur d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement, mais aussi de la diversité et de la richesse de l’alimentation. En effet, depuis une cinquantaine d’années, par souci de rendement, seules les semences répertoriées par dans le catalogue officiel des espèces et variétés pour la mise sur le marché pouvaient être commercialisées. L’utilisation massive d’engrais et de pesticides était aussi encouragée. Résultat, 90 % de notre alimentation actuelle est composée de semences hybrides, qui se sont appauvries en nutriment au fil du temps et dont le goût laisse parfois à désirer.
Comme pour les espèces animales, de plus en plus d’espèces de plantes disparaissent, ce qui a également un impact sur la biodiversité.
Les semences paysannes répondent à un besoin de qualité et de diversité
Pas d’OGM (Organisme génétiquement modifié) dans les semences paysannes. Ces semences, dont les agriculteurs qui les cultivent ont pris soin pendant des millénaires, sont des variétés qui se sont adaptées et qui ont été naturellement croisées au fil du temps. Elles sont résistantes, variées, plus nutritives et ont généralement plus de goût que les semences industrielles.
Jusqu’à la nouvelle loi qui vient d’être adoptée, faire commerce de ces semences était interdit, ce qui profitait bien sûr aux géants de l’industrie agroalimentaire comme Monsanto qui impose des prix élevés aux agriculteurs pour des semences de mauvaise qualité.
Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, les fruits et légumes bio sont rarement issus de semences paysannes. En effet, l’appellation « biologique » concerne le mode de production et non pas l’origine de la semence.
Le combat continue, mais la vente aux jardiniers amateurs est un premier pas
Un nouveau texte de loi est paru au Journal officiel le 11 juin 2020, autorisant la vente des semences paysannes aux particuliers, aux jardiniers amateurs. Les défenseurs de l’environnement, s’ils se réjouissent de cette première avancée, n’oublient pas qu’un plus grand combat reste à mener : celui de l’autorisation de la vente des semences paysannes en agriculture conventionnelle, à l’échelle européenne.
En attendant, ce sont les jardiniers amateurs et les petites exploitations qui continueront de faire vivre et évoluer ces semences dans leurs potagers et d’être garants d’une certaine diversité alimentaire.