Transformation climatique de l'Italie : un exemple vivant de tropicalisation en Europe Lecture : 3 min
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Transformation climatique de l'Italie : un exemple vivant de tropicalisation en Europe

Une étude récente met en évidence l'impact croissant du changement climatique sur l'Europe et plus particulièrement sur l'Italie, où l'on observe une transformation du climat s'apparentant à une tropicalisation.

Le service européen de surveillance de l'atmosphère Copernicus et l'Organisation météorologique mondiale ont récemment publié un rapport inquiétant concernant les conséquences du changement climatique sur le continent européen. L'analyse souligne une recrudescence des températures anormalement hautes et des inondations plus fréquentes. Les nations bordant la Méditerranée, et notamment l'Italie, sont en première ligne face à ces phénomènes, sombrant peu à peu dans un processus de tropicalisation ou d'intensification climatique.

En Italie, c'est désormais plus d'un événement climatique extrême qui est enregistré quotidiennement. Antonello Pasini, chercheur en physique du climat au Conseil national des recherches italien, décrit la situation méditerranéenne comme celle d'un "punching-ball climatique" en proie à des aléas météorologiques de plus en plus violents. Selon ses observations, la chaleur extrême, comme les températures dépassant les 45° en Sicile et en Sardaigne pendant l'été dernier, s'associe à la fonte accélérée des glaciers alpins, qui ont perdu à eux seuls 10% de leur volume.

"L'air ne suit plus le parcours traditionnel d'ouest en est, mais il emprunte de plus en plus un axe sud-nord/nord-sud. Ce changement est marqué par l'arrivée d'anticyclones venant d'Afrique, contribuant à une hausse drastique des températures et à la sécheresse", explique Antonello Pasini. Il ajoute que "lorsque ces masses d'air chaud se déplacent vers l'Afrique, elles laissent place à des courants froids, provoquant des contrastes thermiques intenses avec la chaleur résiduelle, le sol encore chaud et une Méditerranée réchauffée, générant ainsi les conditions parfaites pour les catastrophes naturelles".

Au lieu d'utiliser le terme tropicalisation, Antonello Pasini préfère parler d'extrémisation du climat, une situation qui a son prix. Les inondations survenues en Émilie-Romagne et en Toscane en mai dernier ont entraîné des pertes estimées à plus de 10 milliards d'euros, témoignant ainsi de l'ampleur économique de ce dérèglement climatique.

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