Biohut : des nurseries artificielles au service de la biodiversité côtière Lecture : 4 min
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Biohut : des nurseries artificielles au service de la biodiversité côtière

Face à l’extension des zones bétonnées sur le littoral, l’entreprise montpelliéraine Ecocean agit pour préserver la biodiversité des écosystèmes marins. Les solutions de restauration écologique proposées par l’entreprise sont appelées Biohut®. Il s’agit d’habitats artificiels passifs qui vont pouvoir jouer le rôle de nurseries. Les petits poissons côtiers au stade de post-larves ont en effet besoin d’endroits favorables à leur développement, à l’abri des prédateurs. Zoom sur ces modules zéro déchet, 100 % recyclables et de fabrication 100 % française.

Le constat d’Ecocean sur les dommages causés par les activités humaines

D’après différentes études dont celle de WWF, les poissons sont grandement menacés de disparition aux horizons 2050, avec une population qui ne cesse de décroître. En cause notamment la pollution, la surpêche, mais également la destruction des habitats naturels par l’artificialisation du littoral. Les digues et les ports sont en effet des installations pensées pour répondre principalement aux besoins humains sans prendre en compte le cycle de vie naturel des petits animaux marins.

L’urbanisation des mers se fait généralement sur les petits fonds côtiers. Or avant d’être bétonnés, ces endroits constituaient des zones refuges où les post-larves pouvaient venir se mettre à l’abri et se nourrir.

Ecocean nous explique que le cycle de vie des poissons côtiers commence à des centaines de kilomètres au large, lors de la ponte des œufs. Ces derniers sont ensuite transportés au gré des courants. Durant ce périple qui les ramène vers les côtes, ils deviennent des larves, puis des post-larves qui continuent de suivre les flux marins. Arrivés à ce stade de leur développement, les petits poissons côtiers recherchent les eaux peu profondes où se cacher et se nourrir durant leur croissance. C’est à ce moment que les post-larves sont confrontées à la prédation naturelle, qui réduit leur population de 90 à 95 %, mais aussi aux activités humaines qui ont détruit les habitats naturels nécessaires à la survie des 5 à 10 % restant.

 

Dans ce contexte, Gilles Lecaillon, le fondateur d’Ecocean, estime qu’il ne faut plus seulement tenter de conserver la biodiversité, mais plutôt s’attacher à « réparer » l’écosystème. L’entreprise a ainsi développé des modules innovants qui jouent le rôle de nurseries afin que les jeunes poissons atteignent le stade adulte.

Biohut : une solution de terrain pour restaurer les fonctions écologiques des ports

Une Biohut est une hutte de biodiversité « qui offre le gîte et le couvert aux jeunes stades de poissons, de mollusques et de crustacés ».

Simples à installer, les dispositifs Biohut sont des casiers en acier recyclable qui sont suspendus sous les pontons ou accrochés sous les quais. Au milieu de ces cages immergées se trouve une base de coquilles d’huîtres, qui est un peu la « baguette magique puisqu’elle convient à tout un tas de petits poissons cavernicoles et abrite beaucoup de vie », explique Ecocean.

Autour des casiers, toute une biodiversité va alors pouvoir se former : des algues, des ascidies, des anémones... Les Biohut vont ainsi permettre aux post-larves de se nourrir tout en étant protégées des prédateurs.

Daurades, rascasses, sars, pageots, mérous, anguilles, hippocampes... Au total plus de 300 espèces, faune et flore marines confondues, ont pu être observées dans les Biohut qui ont fait l’objet de nombreux suivis scientifiques sur différents sites au cours de plusieurs années.

Il existe des modules de différentes formes pour une parfaite adaptation à l’environnement portuaire, comme les Biohut fixées sur les enrochements des digues. La gamme de nurseries artificielles s’utilise également en eaux douces.

 

À ce jour, Ecocean comptabilise plus de 4 500 Biohut installées dans 33 ports en Méditerranée française. Les nurseries artificielles de l’entreprise montpelliéraine investissent également d’autres coins du globe : Danemark, Mexique, Hollande...

Ecocean met l’ingénierie au service de la biodiversité aquatique depuis de nombreuses années

L’entreprise française a commencé à œuvrer en 2003, en développant son savoir-faire autour de la collecte et de l’élevage de post-larves. Dès ses débuts Ecocean a reçu le statut de Jeune Entreprise Innovante. La société est désormais un leader mondial reconnu de la technique appelée PCC, pour « post-larval capture and culture ».

Ecocean développe son expertise autour de 4 grands axes qui sont :

  • l’élevage raisonné avec le programme BioRestore®,
  • la restauration écologique avec les Biohut®,
  • le diagnostic de l’écosystème marin,
  • la vente d’engins de pêche et d’élevage.

 

L’entreprise sensibilise également les jeunes générations à la protection des milieux aquatiques avec notamment des animations réalisées auprès des enfants depuis 2017.

Toutes les solutions d’ingénierie écologique développées par Ecocean tendent vers un même objectif : repeupler la mer.