Friperies : les adolescents raffolent des vêtements de seconde main Lecture : 3 min
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Friperies : les adolescents raffolent des vêtements de seconde main

En ce moment, les vêtements d’occasion connaissent un véritable engouement. Aux États-Unis, le secteur a connu une forte croissance. Il pesait 21 milliards d’euros en 2018 et devrait avoisiner les 45 milliards d’euros à l’horizon 2024. Dans l’hexagone, en 2018, le secteur de la seconde main a dépassé le milliard d’euros de chiffre d’affaires. D’après l’institut français de la mode, en 2019, près de la moitié des Français ont acheté un vêtement d’occasion alors qu’ils n’étaient qu’un tiers en 2018. Les friperies séduisent notamment les adolescents. Décryptage d’un phénomène.

Plus de 10 millions d’utilisateurs sur Vinted

Ce phénomène est lié au développement des sites qui contribuent à faciliter et accélérer les échanges, offrant aux vendeurs une visibilité forte. Par exemple, Vinted, le leader du secteur de la fripe, enregistre plus de 20 000 nouveaux adeptes quotidiennement en France, pour plus de 10 millions d’utilisateurs au total. Des chiffres colossaux.

Les adolescents sont particulièrement friands des articles de seconde main. C’est le cas aux États-Unis où la moitié des jeunes a déjà eu l’occasion d’acheter un vêtement d’occasion.

Les adolescents peuvent s’acheter des vêtements moins chers. C’est l’une des principales motivations. Mais pas seulement, de plus en plus de jeunes rejettent la Fast Fashion, c’est-à-dire les vêtements fabriqués à l’autre bout de la planète et qui sont souvent de mauvaise qualité. Les jeunes ont des motivations écologiques. Il y a une volonté de changer de mode de consommation.

Les friperies se multiplient à Paris

Ce type d’achat pour les adolescents constitue un symbole et débute la plupart du temps durant les premières années du collège, puis décline durant les études supérieures. À Paris les enseignes de friperies de vêtements vintages se multiplient comme Kiliwatch, Guerrisol, Free’p’Star, Mamie, mais aussi Noir Kennedy. Ces boutiques ont la cote.

Les filles fréquentent particulièrement ces enseignes car elles donnent la possibilité de changer souvent de vêtement avec un budget limité. De plus, on peut y trouver des pièces uniques, originales et briller en les montrant à ses amis. Le vêtement a déjà une histoire, il est souvent unique et constitue un élément de la construction de l’identité d’un adolescent. Il y a une volonté d’émancipation et de singularité. S’acheter des fripes, c’est aussi un moyen de se forger une identité sociale.

Une chasse au trésor !

Par ailleurs, les enseignes de fripe permettent un instant d’échange plus convivial. Pour trouver la perle rare, il faut chercher des pièces indisponibles sur le marché du neuf. Trouver l’objet original et inattendu procure un certain plaisir, d’autant plus lorsqu’il est à un prix intéressant. C’est une sorte de chasse au trésor.

Les plateformes de vêtements de seconde main comme Depop apparaissent comme des sources d’inspiration pour les jeunes. Les inconditionnels du site impriment la tendance avant même que les professionnels de la mode s’en emparent.

Une économie collaborative

Les grandes enseignes de la mode doivent s’adapter à ses nouveaux comportements et misent sur une stratégie davantage écoresponsable. Par exemple, le géant H&M a investi dans Sellpy, un site de produits d’occasion. Par ailleurs, les sites comme Depop, incitent les jeunes à travailler leur esprit entrepreneurial, en développant leur propre e-boutique.

Le marché de la fripe est l’occasion pour les adolescents d’inventer un autre type de lien qui est collaboratif. Ainsi, des valeurs sont construites par les adolescents en lien avec les sites d’occasion. Ces jeunes qui fréquentent les sites de fripe pour revendre leurs vêtements participent à la mise en place d’une nouvelle organisation du marché, car ils adoptent des types de consommation collaborative pour se construire et affirmer leur identité.