Julien Denormandie critique l'approche directive dans l'agriculture et plaide pour l'innovation Lecture : 2 min
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Julien Denormandie critique l'approche directive dans l'agriculture et plaide pour l'innovation

L'ex-ministre de l'Agriculture Julien Denormandie préconise de conjuguer production agricole et préservation de l'environnement, en s'appuyant sur la recherche et l'écoute des écosystèmes.

Julien Denormandie, l'ancien ministre de l'Agriculture, a exprimé son scepticisme quant à l'efficacité des politiques agricoles basées sur des directives strictes, lors d'une interview sur franceinfo le mardi 6 février. Co-auteur, avec l'écrivain Erik Orsenna, de l'ouvrage 'Nourrir sans dévaster' publié chez Flammarion, Denormandie révèle la vision qu'il partage dans cet essai, résolument tournée vers l'avenir.

Il partage sa vision : pour faire face à l'augmentation de la population mondiale et au changement climatique qui menace les terres arables, il est essentiel d'encourager l'innovation dans le secteur agricole. Denormandie se dit 'optimiste', en mettant l'accent sur le rôle crucial de la recherche agronomique et l'importance de respecter et de préserver les écosystèmes naturels.

'Agriculture : Ce qui ne marche pas, c'est l'injonction', note l'ancien ministre Julien Denormandie. 'La différence entre notre livre et le plan du gouvernement du 1er février c'est que nous, on essaie d'éclairer l'avenir, eux, ils éteignaient le feu', ajoute Erik Orsenna.

La production doit, selon lui, s'opérer en harmonie avec la protection de l'environnement, une ambition qui, admet-il, revêt une certaine complexité. Denormandie critique l'approche qui consiste à imposer des normes aux agriculteurs sans tenir compte des spécificités et des enjeux propres à chaque territoire.

L'assomption des décisions controversées

Julien Denormandie témoigne également de sa compréhension envers le choix du gouvernement d'interrompre temporairement le plan Ecophyto, destiné à réduire l'utilisation des pesticides. Ce plan, suspendu par le Premier ministre Gabriel Attal en début de mois, a déclenché des réactions vives, notamment de la part des organisations de protection de l'environnement. Denormandie avait lui-même essuyé des critiques lorsqu'il avait soutenu, en octobre 2020, le retour controversé des néonicotinoïdes dans les cultures de betteraves, un choix qu'il continue d'assumer.

'Néonicotinoïdes : Jamais dans le livre, nous n'avons dit, jamais nous n'aurions dit, qu'il faut une pause dans les plans Ecophyto', s'insurge l'écrivain et académicien Erik Orsenna, co-auteur de 'Nourrir sans dévaster'. 'Il faut continuer'.

Face aux controverses, Denormandie défend une logique de pragmatisme et de recherche de solutions durables. Il souligne qu'au moment de la réintroduction des néonicotinoïdes, il s'agissait de sauver une filière en crises et de prévenir l'ironie d'une situation où la France aurait dû importer du sucre de pays utilisant des pesticides interdits sur son propre territoire. Pour lui, l'important est d'investir dans la recherche et de développer de nouveaux moyens de production compatibles avec les principes de développement durable, avant de basculer dans une politique de contraintes.