L'avancée significative de Renault Trucks dans le marché des véhicules électriques est notoire. Appartenant au groupe Volvo depuis 2001, la firme est à l'avant-garde de ce secteur, concurrençant les géants tels que Daimler et Mercedes-Benz en Allemagne, DAF aux Pays-Bas et Iveco en Italie. Les poids lourds électriques ont su conquérir l'intérêt des principales entreprises de transport et de logistique, qui les incorporent progressivement dans leur flotte malgré le coût élevé à l'acquisition.
Une variété de choix adaptée aux besoins de la ville et de la longue distance
Le géant logistique américain XPO Logistics, précédemment connu sous le nom de Norbert Dentressangle, a récemment passé commande pour une série de 100 poids lourds électriques, plus communément appelés « tracteurs ». Ces derniers, connus sous le nom de Renault Trucks E-Tech, peuvent tirer des remorques allant jusqu'à 44 tonnes et bénéficieront d'une autonomie variant de 200 à 300 kilomètres. Ces modèles, qui seront assemblés à Bourg-en-Bresse dans le département de l'Ain, sont attendus pour livraison dans deux années.
Ce partenariat entre XPO Logistics, qui a fait l'acquisition de Norbert Dentressangle en 2015, et Renault Trucks n'est pas nouveau. En début d'année 2023, des commandes avaient déjà été passées pour la livraison de véhicules de plus petite taille, dédiés aux distribution en milieu urbain. Ces camions, d'une capacité de 15 à 20 tonnes, sont parfaitement adaptés pour les courtes distances, notamment pour les livraisons du « dernier kilomètre », là où l'électrique brille par sa faible émission polluante et son silence d'opération.
Le coût de la transition vers une mobilité décarbonée
L'acquisition d'un Renault Trucks E-Tech représente un investissement conséquent, se chiffrant autour de 300 000 euros par unité, tandis qu'un camion thermique équivalent se situe entre 100 000 et 150 000 euros. Les coûts s'accumulent également du côté des infrastructures de recharge pour les batteries. Bien que des recharges rapides nécessitant moins de 90 minutes soient réalisables, elles demandent des installations coûteuses et performantes. Les recharges classiques, moins onéreuses, requièrent toutefois des temps d'attente allant jusqu'à 10 ou 11 heures pour les systèmes les moins avancés, ce qui peut représenter un coût indirect substantiel pour les transporteurs, où chaque heure compte.
Cependant, ces investissements s'avèrent indispensables pour les entreprises qui souhaitent s'aligner avec les objectifs de décarbonation et répondre aux exigences de la transition énergétique. Sur les routes, les stations de recharge peuvent être conçues pour offrir un répit aux chauffeurs tout en permettant aux camions électriques de regagner suffisamment d'autonomie pendant ces pauses.