Les antagonismes entre les agriculteurs et l'Office français de la biodiversité (OFB) se sont intensifiés, notamment après que des manifestants ont vandalisé une de leurs antennes à Mende en Lozère. La situation délicate s'est aggravée lorsque du purin a été versé devant les locaux et des barrages de paille ont été élevés le vendredi 2 février. Ces événements ont suivi un incident similaire survenu une semaine auparavant au siège de l'OFB à Carcassonne, déclenchant une vague de désarroi parmi les employés de l'organisation environnementale. Les accusations portées contre eux concernant le harcèlement et le zèle dans les contrôles environnementaux pèsent lourd, et beaucoup critiquent le manque de soutien des autorités gouvernementales.
"Le déversement de lisier sur les bâtiments et les menaces contre notre personnel posent un problème sérieux. Le Premier ministre lui-même semble se ranger aux côtés des revendications de la FNSEA, plaçant l'OFB sous le contrôle direct du préfet," déclarait Gabriel Attal aux agriculteurs le 26 janvier.
Pour Guillaume Rulin, représentant syndical d'EFA-CGC, la situation est indéfendable : "Cette semaine a été particulièrement éprouvante. Nous ressentons un sentiment d'injustice face aux difficultés que traverse le secteur agricole. Malgré notre volonté de soutenir les agriculteurs, nous nous retrouvons injustement critiqués par notre propre administration, ce qui est extrêmement pénible à vivre."
À l'heure actuelle, plus de 3 000 agents de l'OFB assument diverses responsabilités telles que la surveillance de la chasse et de la pêche, la lutte contre le braconnage, la gestion des ressources aquatiques et le développement de projets environnementaux. Ceux-ci incluent notamment des inspections dans les exploitations agricoles, avec un chiffre qui atteint 2 700 vérifications durant l'année 2023. Guillaume Rulin insiste sur le caractère exceptionnel de ces interventions : "En considération du nombre total d'exploitations agricoles en France, qui est de 400 000, les contrôles effectués ne représentent même pas 1 %. Sur ce nombre, seulement 86 ont donné lieu à des rapports d'infractions. Ainsi, l'accusation de harcèlement par nos agents contre le monde agricole nous a pris par surprise."
L'avenir incertain de l'Office français de la biodiversité
Le questionnement sur la fonction et le rôle futur de l'OFB ont émergé alors que les contrôles ont été suspendus. Véronique Caraco-Giordano, secrétaire générale du syndicat national de l'environnement, exprime son inquiétude : "Nous sommes confrontés à un risque réel, non seulement à cause de la menace physique à l'encontre des agents mais aussi en raison de l'incertitude concernant nos futures missions. Nous sommes des fonctionnaires dévoués, affectés par la dégradation de la biodiversité et de l'environnement en général. Et aujourd'hui, on nous demande de retenir notre action, d'ignorer les infractions commises."
Malgré les promesses de soutien formulées par Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, la tension persiste. Une réunion est programmée la semaine suivante avec les agents pour tenter d'apaiser les craintes et d'élaborer des réponses aux problématiques soulevées.