Une analyse récente de l'Institut de l'économie pour le climat révèle que les nations formant l'Union européenne doivent considérablement intensifier leurs investissements pour respecter le calendrier des ambitions climatiques de 2030. Pour être précis, l’étude conclut à un besoin supplémentaire de 400 milliards d’euros annuels en investissements.
En 2022, les contributions financières allouées à divers secteurs économiques totalisaient moins de la moitié des 813 milliards d'euros estimés comme nécessaires par les auteurs de l'étude. Ce déficit d’investissement dans les initiatives climatiques européennes équivaut à 2,6 % du produit intérieur brut (PIB) du bloc.
En dépit d'une progression notable dans le déploiement des technologies solaires et des véhicules électriques, le financement consacré à l'énergie éolienne a connu une chute drastique l'année précédente.
Des recommandations pour une politique d'investissement plus transparente
Les chercheurs de l'étude ont procédé à un examen approfondi des données disponibles mais déplorent le manque de transparence et de données accessibles, particulièrement dans des secteurs clés tels que l'industrie ou l'agriculture. 'Pour l'industrie, les investissements étant principalement le fait de compagnies privées, il est complexe d'évaluer de façon précise leur ampleur. Quant à l'agriculture, il existe une multitude d'enjeux liés à l'évolution des habitudes de consommation qui ne se reflètent pas uniquement par les investissements', souligne Clara Calipel, co-auteure du rapport.
L'équipe de recherche pointe également du doigt l'opacité des objectifs fixés par l'UE, et recommande la mise en place de directives plus explicites, établies pour chaque secteur spécifique. Le Conseil scientifique consultatif sur le climat, instauré par la loi européenne sur le climat en 2021, a également plaidé en faveur d'une compilation plus rigoureuse d'informations concernant les investissements actuels et nécessaires.