Face aux récentes décisions du gouvernement en matière de politique agricole, Julien Bayou, le député de Paris représentant Europe Écologie Les Verts (EELV), n'a pas caché son agacement. Il intervient en réaction aux mesures de soutien aux agriculteurs, mesures qui ont mené à la levée de plusieurs blocus. "L'importance du sujet du revenu agricole a été soulignée durant des semaines, pour finalement aboutir sur des mesures peu significatives. Et au milieu de tout cela, c'est l'écologie qui se retrouve reléguée, faisant figure de victime collatérale dans ce dossier", indique-t-il.
Selon Bayou, les pressions économiques exercées par les gros acteurs de l'industrie agroalimentaire et de la distribution sur les agriculteurs sont la cause principale de la situation actuelle. "Les éleveurs sont contraints de céder leur lait à des prix dérisoires imposés par des entités telles que Lactalis, et pendant que le débat se concentrait enfin sur la question des revenus, on a dévié vers d'autres sujets en défaisant l'écologie", déplore le député.
Un pas en arrière sur les pesticides
Le gouvernement a également fait des concessions concernant les produits phytosanitaires, annonçant un "gel" du plan Ecophyto. Ce plan, qui avait pour but de diminuer l'usage des pesticides, est aujourd'hui suspendu à la suite de la pression exercée par des acteurs majeurs comme la FNSEA. Cette décision a été qualifiée de "recul considérable" par certaines organisations environnementales.
"Ce choix politique est néfaste pour le climat, la santé publique, et plus encore pour la santé des agriculteurs eux-mêmes, qui subissent en première ligne les impacts de l'utilisation de ces produits chimiques avec des cas accrus de Parkinson, de lymphomes et de cancers de la prostate. Aucune avancée structurelle sur les revenus n'a été concrétisée", alerte Julien Bayou.
Bayou souligne que depuis sa création, le plan Ecophyto a fait face à l'opposition de la FNSEA, aboutissant à son arrêt actuel. "C'est pourtant la société dans son ensemble qui réclame la diminution des pesticides, personne ne désire voir ses enfants scolarisés à proximité d'écoles sujettes aux épandages", ajoute-t-il, critiquant vivement la posture écologique que tient le gouvernement d'Emmanuel Macron, la qualifiant même "d'écoblanchiment à la française".