Le commerce illégal d’espèces sauvages explose en Birmanie Lecture : 4 min
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Le commerce illégal d’espèces sauvages explose en Birmanie

Le Myanmar, ex-Birmanie, enregistre une croissance significative du commerce illégal d’espèces sauvages dont des espèces en danger critique d’extinction. La nouvelle étude de la WWF est sans appel : les conséquences d’un tel commerce sont multiples et peuvent engendrer de véritables catastrophes.

L’étude menée par la WWF et publiée début avril rapporte une croissance significative du trafic illégal d’espèces sauvages et protégées. En effet, le rapport parle d’une augmentation de 74 % entre 2020 et 2021 grâce notamment à Facebook et son espace de vente en ligne. Sur la plateforme, il y aurait plus 30 nouveaux posts par jour. En 2021, on a comptabilisé 173 espèces différentes, apparaissant dans des annonces en ligne contre 143 l’année précédente.

Parmi ces espèces, on retrouve de la viande de pangolin, des tortues, de la peau d’éléphants pour la fabrication de bijoux. Comme le montrent certaines captures d’écrans dans le rapport, des posts sur Facebook proposant des ours comme animaux de compagnie dépassent les 500 commentaires et les 1000 mentions « j’aime ». Des photos accompagnant ce post montrent un jeune ours noir comme un article lambda.

La vente de mammifères (vivants ou seulement des parties de leur corps) a connu une croissance de 241 %. Sur près de 11 046 annonces, 96 % d’entre elles proposaient l’achat d’animaux vivants. 

Les animaux vivants ne sont pas les seules annonces qui intéressent les acheteurs, bien au contraire. Le rapport nous informe que les offres proposant de la viande sauvage se vendent en quelques minutes seulement. La demande est donc plus importante que l’offre. Certaines annonces, affichant plusieurs tortues collées les unes aux autres, arborent même une description « Sold out » en dessous.

« Les recherches du WWF révèlent que le commerce en ligne d’espèces sauvages au Myanmar s’intensifie », a déclaré Shaun Martin, responsable du projet régional de cybercriminalité sur le commerce illégal d’espèces sauvages du WWF-Asie-Pacifique.

Des espèces en danger critiques d’extinction

Parmi toutes ces annonces, on y retrouve des espèces sauvages protégées figurants sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Cette liste répertorie toutes les espèces et les classe dans différentes catégories selon le danger d’extinction. 6 d’entre elles sont répertoriées comme « en danger critique d’extinction », 17 autres espèces sont « en danger » et 33 sont quant à elles « vulnérables ». Au-delà de l’éthique d’un tel trafic illégal, il s’agit aussi de biodiversité et d’espèces qui pourraient disparaître dans les prochaines années si ce type de commerce s’intensifiait.

Un facteur de nouvelles épidémies

Ce trafic est également un danger majeur pour la santé, car ce type de commerce représente une véritable préoccupation dans l’essor de nouvelles épidémies. Il est important de rappeler que bon nombre de nouvelles épidémies de ces deux dernières années ont une origine animale et ont tendance à proliférer en Asie. C’est le cas de la grippe porcine (H1N1), aviaire (H5N1), de la COVID-19, du MERS ou même du SRAS.

En effet, ce type de commerce d’espèces sauvages s’accompagne d’agents pathogènes qui augmentent les risques de transmissions aux humains.

Des conditions affreuses pour les animaux

« Les vendeurs publient effrontément sur les espèces légalement protégées sur les réseaux sociaux, partageant des photos et des vidéos », a partagé Shaun Martin. « Les commerçants transportent des animaux sauvages dans des bus publics, dans des emballages fragiles, et étiquètent parfois clairement le contenu. Ces cybercrimes ont le potentiel de déstabiliser la région, et il faut faire plus pour s’attaquer à la fois à l’offre et à la demande d’espèces sauvages. »

La WWF rapporte dans son étude « Going viral: Myanmar's Wildlife trade escalates online » que de nombreux animaux qui ne sont pas de la même espèce sont enfermés parfois dans les mêmes cages.

Bien que l’offre et la demande soient élevées, une étude de 2021 rappelait que 85 % des personnes interrogées en Birmanie soutenaient les efforts ciblant les marchés à haut risque vendant des animaux sauvages. Cette statistique est partagée par de nombreux pays d’Asie comme la Chine ou bien le Vietnam.


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